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QALF de Damso : un succès commercial pour une œuvre aboutie

Damso

L’ouragan Dems est en train de déferler sur le rap français à vive allure. Il faut dire que cela faisait un long moment que “qui aime like follow” (qui m’aime me like ou me follow) plus communément appelé QALF devait voir le jour. Tout l’esprit de l’album repose sur le fait que ce dernier a été calibré pour plaire aux fans de la première heure, et non pour plaire au plus grand nombre. Les véritables passionnés de musique sont quant à eux unanimes, tout comme les suiveurs inconditionnels de Damso

Et les chiffres parlent d’eux-mêmes, puisqu’il a réalisé un démarrage tonitruant avec pas moins de 35 575 ventes en première semaine d’exploitation, le tout sans avoir sorti de version physique.  Un score faramineux qui témoigne de l’influence incroyable de l’artiste sur la sphère urbaine, et qui traduit également à quel point son absence ne diminue en rien son aura. Dems a même réussi l’exploit d’être l’artiste le plus écouté au monde sur Spotify le jour où QALF a été enfin libéré de sa boîte. Un constat qui confirme une fois pour toute l’internationalisation de sa musique qui s’exporte aux quatre coins du globe. 

Le projet tant attendu 

Pour se souvenir des prémices de la stratégie promo concernant ce projet, il faut remonter à la fameuse altercation avec Booba, moment que le rappeur Bruxellois avait choisi pour lancer le fameux “QALF sort cette année“. Ceux qui connaissent véritablement le rappeur bruxellois depuis ses débuts savent que QALF était dans les tuyaux depuis des années, puisqu’il devait originalement sortir avant même Batterie Faible. C’est dire à quel point Damso a eu le temps d’en bâtir les contours dans les moindres détails. 

La première fois que l’appellation QALF a été réellement prononcée, c’était dans l’outro du morceau Une âme pour deux. Pour ceux qui s’en souviennent, une voix énigmatique déclarait alors : “Je vous garde encore une petite semaine afin d’effectuer quelques analyses en plus. Je vous ai prescrit en attendant la mixtape QALF de Damso et Jackpot du groupe OPG”. Il a par la suite semé des indices partout sur son passage depuis 2018, laissant chaque fois entendre l’arrivée imminente de QALF. Ce qui est le plus fort avec lui, c’est sa capacité à toujours tenir le public en haleine, grâce justement à son goût prononcé pour le symbolisme.

Son absence pendant plus de 2 ans depuis Lithopédion (15 juin 2018) a laissé sa fan base orpheline. Alors quand Dems a lâché la bombe ”l’album le plus attendu de l’année ne sortira pas cette année” lors de son featuring avec Hamza sur le son God Bless, c’est tout un monde qui s’est écroulé pour les fans. Leur douleur a cependant été rapidement balayé par les raisons de ce retard, à savoir le coma de la mère de Damso. Le 15 septembre, il annonce sur son Instagram être à Kinshassa pour fêter la sortie de QALF. Le soir même, c’est Mouv qui annonce en exclusivité que la sortie est prévu le 18 septembre. 

Qui aime Damso le like ou le follow 

Il s’agit d’un album avec lequel il est allé au bout des choses, surtout en matière de musicalité. C’est sans aucun doute le beatmarker qui a pris le pas sur le rappeur pour cet aspect, étant donné le perfectionnisme quasiment maladif de Dems sur le sujet. Au niveau de l’interprétation, chaque morceau l’a forcé à se pousser lui même dans ses propres retranchements pour extraire le fin fond de ses pensées. On sent un Damso beaucoup plus terre à terre que celui de ses débuts, probablement rendu plus mature par sa paternité. L’arrivée d’un enfant dans son quotidien poussant le rappeur belge à envisager son statut dans l’industrie musical avec un autre regard.

QALF est la preuve ultime que le poids du public n’a pas la moindre influence sur sa démarche artistique. La liberté intellectuelle de Dems n’a d’égal que sa volonté de produire une musique parlante à ses yeux, et ses oreilles surtout. Son seuil de tolérance à l’égard des attentes du public parait s’amenuir à mesure que les années défilent, et c’est bien ce qui fait de lui un artiste à rebours de la mentalité qui prévaut dans une industrie basée sur le rapport aux consommateurs. 

A l’heure où la rentabilité purement pécuniaire reste l’objectif principal poursuivi par la majorité des artistes, on sent que c’est bien la passion qui l’anime par dessus tout. On repère une diversité incomparable dans l’album, avec des morceaux qui peuvent exister indépendamment les uns des autres en tant qu’oeuvre à part entière. Chaque titre est porteur d’une couleur musicale particulière et pourrait faire l’objet du point de départ d’un projet entier. Damso parvient ainsi à élargir encore un peu plus le spectre de ses auditeurs ou plus simplement à les contenter dans leur entièreté. Il y en a en effet pour tous les goûts dans QALF, et chacun peut y trouver son compte.

Le public dans la “salle d’attente”

La théorie d’un second album beaucoup plus “Nwaar” a émergé quelques heures seulement après que le projet soit révélé. Damso s’en amuse comme souvent, comme lorsqu’il laisse planer le doute dans son interview sur Skyrock. Plusieurs éléments sont à l’origine de ses spéculations autour d’un autre projet faisant honneur au rap harcore. La cover ultra simpliste fait aussi douter les fans, puisqu’elle n’est pas forcément en adéquation avec le personnage, surtout quand on connait son soucis du détail. Rien n’est laissé au hasard par le rappeur Bruxellois, à l’image du nom de son dernier projet Lithopédion qui défini un corps mort dans un corps vivant ou encore le tracklisting d’Ipséité qui était basé sur l’alphabet grec. 

Les premiers exemplaires physiques de QALF reçus par les fans continuent d’alimenter la rumeur en masse. Il aura simplement suffit d”une image insérée dans le CD avec l’inscription “28.04” pour relancer les théories en tout genre. En revanche, ce qui était plus prévisible, c’était la présence d’un titre supplémentaire sur cette version physique. En effet, le mystère de l’autre cover sur laquelle la durée du projet était rallongé de 3 minutes a ainsi été résolu, puisqu’un son supplémentaire a bien été ajouté. Toujours est-il que Damso continue avec QALF de cultiver son image d’artiste en quête de renouveau perpétuel.

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