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“Crossing borders” : un documentaire qui dévoile l’histoire de l’album “Safar”

Dosseh et Small X

Le documentaire “Crossing Borders” permet de découvrir l’histoire du projet “Safar“, une initiative du collectif marocain Naar. L’objectif de ce groupe est de mettre en avant la musique marocaine afin de lui offir une visibilité plus importante à l’étranger, en faisant découvrir des artistes talentueux. Comme le rappelle le rappeur marocain Shobee qui a participé à la confection de l’album, Naar a toujours témoigné de la bienveillance à leur égard, notamment en réalisant des interviews. Le manque d’exposition de ces artistes était un problème à résoudre comme le souligne un des membres du collectif, Mohamed Squalli. Le beatmaker marocain Malca insiste sur le fait qu’il a voulu participé car il trouvait cela “vraiment cool de se connecter avec la scène trap et hip-hop de Casablanca“.

Afin d’apporter plus de professionnalisme à l’initiative, Naar a alors décidé de ramener des artistes français et internationaux tout comme des beatmakers expérimentés. Dans ce reportage, on découvre des images filmées lors des nombreuses séances de studio, mais également pendant les concerts. Ceci démontre d’ailleurs l’ascension fulgurante connue par le projet qui est parvenu à fédérer. On assiste ainsi à l’ensemble du processus créatif avec des séquences qui mettent l’accent sur la face cachée du projet : la démarche artistique. L’élément déclencheur ayant permis à Naar de se rendre compte qu’il fallait poursuivre sur cette voie à été le morceau “Money Call” qui a généré des millions de vues. Une franche réussite à laquelle personne ne s’attendait vraiment.

Le rappeur d’Orléans Dosseh qui a pris part au projet avoue de son coté qu’il ne connaissait même pas l’existence de la trap marocaine avant d’y participer. Dès les premières écoutes, il a très vite réalisé que les artistes marocains apportait des mélodies différentes, tout en proposant un travail méticuleux. Le reportage nous plonge dans les coulisses de la création de l’album “Safar” qui a permis de donner naissance à une alchimie entre des artistes issus de différents milieux. Le rappeur français Nusky se souvient d’avoir été “choqué par le niveau, par les prods, les intentions, et la sincérité des artistes marocains, qui apportent une poésie particulière” selon lui. L’écriture se fait avec le cœur, sans jamais tricher sur son ressenti. Il souligne que c’est grâce à l’avènement d’internet que chacun de nous peut avoir accès à ce qui se passe à travers le monde.

L’artiste marocain Madd qui a collaboré avec l’italien Drefgold considère que la mixité dans le milieu du rap permet d’atteindre une certaine “authenticité” au niveau du résultat final, puisque chacun apporte des vibes différentes. Hornet la Frappe qui fait lui aussi partie de l’aventure se remémore avoir rencontré des personnalités touchantes. Pour lui, les artistes marocains font voyager avec leur musique, en accordant une importance primordiale au fait de retranscrire la réalité avec le plus de justesse possible. Dans le cadre de ce projet, chacun des artistes admet sans le moindre doute avoir beaucoup appris en côtoyant des personnes aux univers variés. Les frontières existantes entre chaque pays se sont totalement effacées à partir du moment où la barrière de la langue a disparu. Tout cela uniquement grâce à des moments de partage exceptionnels.

Une théorie confirmée par Madd, qui estime que le mélange entre le rap français et marocain se révèle très efficace. Il a conscience que “Naar lui a apporté des connexions, mais aussi des vibes auxquelles il n’aurait pas pu avoir accès sans ce projet“. Il ajoute que “le but était de prouver que le potentiel peut être présent partout dans le monde, et pas seulement dans les pays développés“. On apprend ainsi qu’un certain Lomepal qui était plutôt réticent à l’idée de participer à cet album au départ s’est très vite rendu compte de son erreur. Ainsi, le fait de collaborer avec le marocain Shobee lui a énormément plu dans le sens où ce dernier possédait une grande proximité avec lui dans la manière de travailler.

C’est cette envie de partager des moments humains avec des personnes ayant la même passion qui a d’ailleurs poussé tous les artistes à participer à l’élaboration du projet. Le but était de trouver deux identités qui puissent s’assembler à la perfection, afin de créer des morceaux cohérents, dans lesquels l’émotion est mise en avant. De plus, cela peut bien souvent donner naissance à des futures collaborations. Comme le rappelle Dossehla musique n’est pas censée avoir de frontière“. Le projet de Naar en est la parfaite illustration puisqu’en s’investissant à 100%, l’ensemble des artistes présent sur cet album sont parvenus à redonner espoir à toute une génération, car cela s’étend bien au delà de la musique.

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