Vald et Heuss l’Enfoiré entrent en fusion pour les clips “Mauvais” + “Royal Cheese”

Chacun bonifie le talent de l’autre au sein d’une relation musicale qui leur permet de se tirer mutuellement vers le haut. Au-delà du fait qu’ils avaient déjà conquis le public avec le fameux morceau L’addition qui avait reçu un accueil triomphal, le V et Heuss sont tout simplement parvenus à combiner les atouts à leur disposition pour une osmose générale ahurissante. Horizon Vertical est peut être l’occasion à moyen terme d’entrevoir la réunion de plusieurs artistes sur un même projet comme quelque chose de tout à fait habituel. Seule l’histoire nous dira alors s’ils seront les pionniers dans cet exercice.  

Commençons d’abord par Royal Cheese, dans lequel le rappeur d’Aulnay-sous-Bois utilise ses multiples variations pour régaler des auditeurs qui en redemandent. Dans l’esprit, on comprend bien qu’il s’agit d’un solo de Vald, complété par Heuss avec brio. La combinaison pour laquelle ils ont opéré au refrain fonctionne à merveille, et vient servir de transition idéale entre deux couplets ultra techniques du V. Entre des phases qui en pousseront certains à se faire des nœuds au cerveau, et d’autres punchlines beaucoup plus simplistes mais au combien vraies qu’il parvient à sublimer, le public sera servi.

L’ambiance qui règne dans le clip est quant à elle unique en son genre, et c’est un doux euphémisme de le dire. On assiste à une soirée au sein d’une sorte de manoir hanté, pendant laquelle certains invités quelque peu spéciaux viendront titiller l’œil du spectateur. Entre les inspirations en lien avec des films d’horreur comme l’Exorciste ou encore des personnalités faisant directement référence au monde des vampires, le duo trouve étonnement sa place de façon très naturelle.

Vald ne semble pas du tout perturbé par ce décor hors du commun, lui qui nous a d’ailleurs habitué à s’insérer dans des visuels extrêmement originaux, que ce soit en matière de lieux, de temporalités voire de réalisme tout court. Le symbolisme possède une part prépondérante dans la réalisation, ce qui s’avère au final n’être que très peu étonnant, au vu de la personnalité indescriptible de deux artistes en marge de tout comportement en accord avec les codes de notre société.

On retrouve nos deux protagonistes effectuant un retour en arrière de plusieurs décennies dans le clip Mauvais. Longs manteaux, vestes en cuir ou encore bérets, de nombreux objets qui symbolisent les périodes où la mafia régnait dans les villes américaines et italiennes. Heuss L’Enfoiré et Vald s’emparent donc de cet univers mafieux au travers de ce visuel. Une imagerie qui présente plusieurs similitudes avec la filmographie de Guy Ritchie, notamment avec le film d’action Snatch. Les affaires sont les affaires, alors ils sont capables de tout quand l’argent est en jeu, comme kidnapper leurs ennemis ou réaliser des braquages.

Si l’on s’attarde sur le fond, contrairement au premier morceau, c’est cette fois-ci la “moula” en chef qui s’approprie le titre à sa manière, tandis que le V s’occupe du refrain. Une partie dans laquelle il dénonce les jaloux qui crachent sur sa réussite dans la musique : “Sois content pour moi, j’fais des lovés, sois pas jaloux, sois pas mauvais“. Pour ce qui est des couplets, Heuss se permet de découper la prod de Seezy & Zeg P comme à ses débuts. La haine des envieux depuis son succès foudroyant est également d’actualité dans son texte, tout comme l’arrivée de certaines personnes soi disant proches de lui, qui le reniaient pourtant à l’époque où il ne “savait pas téchan“.