Une performance frissonnante pour Abou Tall

Pour accompagner la sortie de son premier album solo Ghetto Chic en ce vendredi, Abou Tall a choisi d’envoyer un titre au combien symbolique. Ce morceau Rat des villes repose sur une comparaison osée entre son parcours et un animal détesté de l’homme qui vit dans des coins lugubres. La solitude qui s’est emparée de lui notamment pendant l’enfance a profondément marqué l’artiste. Ce qui lui a d’ailleurs permis de tirer des leçons en grandissant. Ce qui aurait pu constituer sa plus grande faiblesse a fini par se convertir en une force pour continuer d’avancer la tête haute. 

Le visuel extrêmement intimiste apporte une dimension encore bien plus solennelle à un son qui viendra agrémenter les 18 autres présents sur le projet. Abou Tall qui s’était révélé avec The Shin Sekai en duo avec un certain Dadju a réussi à bâtir les contours d’un style totalement inimitable depuis que sa carrière se poursuit en solitaire. Ce morceau dans lequel son implication émotionnelle est maximale en est une preuve de plus, étant donné qu’il s’est livré sur des souffrances pourtant enfouies au plus profond de son être. Il s’est notamment distingué avec des exemples précis sur un lourd passif d’écolier perturbé entre les études d’un coté et les appels incessants de la rue de l’autre.