Les “Cicatrices” du passé ne sont pas prêtes de s’effacer pour Zikxo

Le jour de gloire est arrivé pour le rappeur de Bondy, qui peut se gratifier d’avoir balancé un premier album très complet. Si le kickage pur reste la marque de fabrique d’une musique qui respire la rue et le boom-bap à plein nez, celui que l’on surnomme par moment Zikyenne a également su confectionner des mélodies d’une grande finesse. Ce qui n’est pas le cas pour ce titre ultra représentatif de ce qui lui plait le plus dans le rap, à commencer par le fait de découper une prod sans aucune pitié. C’est donc confortablement installé dans le costume du banlieusard Jeune et Ambitieux que Zikxo parvient à sublimer cette trap mélodieuse.

Grand amateur de l’ancienne génération, l’artiste du 93 n’oublie jamais de citer ses références. Cette fois-ci en évoquant un certain Rohff, qu’il a assurément saigné à outrance depuis des lustres. En ce qui concerne ses propos, ils sont révélateurs des nombreuses blessures subies par le passé, dont la plupart ne guériront jamais de façon définitive. Au travers de ce récit qui reflète en majorité les codes de la rue, Zikxo dresse le constat lucide que ce n’est pas les autres qui l’aideront à atteindre ses objectifs, bien au contraire. Quant au visuel, on peut apercevoir les protagonistes au sein d’une maison inhabitée, comparable à une sorte de squat où ils se réunissent pour le business.