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Kery James et Orelsan se demandent “A qui la faute ?”

Kery James

Kery James et Orelsan en featuring, cela ne pouvait donner lieu qu’à une prestation éblouissante. Deux des lyricistes les plus aguerries de la scène urbaine française se sont donc rassemblés le temps du morceau “A qui la faute ?” pour dresser le bilan d’une société qui tourne au ralenti. Un titre qui deviendra certainement un classique d’ici peu, tant Kery et Orel sont parvenus à retranscrire le mal être ambiant qui sévit dans notre pays avec finesse, à l’aide de propos saisissants. Direction une salle d’audience d’un palais de justice pour faire le procès de notre société. Les deux artistes jouent sur les couleurs avec un dégradé de noir et blanc qui représente probablement les visions qui s’opposent concernant la marche à suivre pour rester sur le bon rail et ne pas sombrer dans l’anarchie. Kery continue de militer contre le monopole de l’opinion public par la sphère médiatique, comme depuis ses débuts. Il se montre désabusé vis à vis des privilèges dont certains jouissent dès la naissance, parfois uniquement de part leurs noms de famille. Le véritable enjeu de notre existence résiderait alors dans l’accomplissement de ses propres rêves et non dans le fait de se battre pour ceux des autres.

Kery James défend l’idée que chacun doit pouvoir suivre son propre chemin pour accéder à la réussite qui lui revient de droit. Le rappeur établit un constat lucide de la situation actuelle à tous les niveaux, en tentant d’éclairer les consciences. Orelsan débarque alors avec des punchlines marquantes qui dénoncent l’inégalité des chances qui persiste en France, en dépit du sort réservé par l’état aux personnes issue de l’immigration. Ce manque de reconnaissance envers diverses communautés est injustifiable selon lui, encore plus lorsqu’il constate amèrement la dureté des conditions de vies vétustes qui leur sont offertes. L’interprête du célèbre  “Lettre à la République” et Orelsan donne l’impression de se livrer avec sincérité dans une sorte de discussion à cœur ouvert où chacun exprime ses arguments à tour de rôle. Une joute verbale dont l’objet du discours les poussent à puiser dans leurs retranchements. Selon eux, les médias entretiennent cette cassure entre deux visages totalement différents de la France.

Il existe alors un écart irrattrapable, et une incompréhension entre les diverses catégories sociales composant notre population. Les actes de cruauté se multiplient tant ils ne choquent même plus, ce qui nous conduit désormais indubitablement vers une banalisation du mal. A une époque où l’entraide mais aussi la solidarité se font de plus en plus rare, Kery regrette que l’image des banlieusards soit ternie par des entités gouvernementales. Une attitude à leur égard qu’il juge incompréhensible compte tenu du nombre de personnalités provenant de quartiers populaires ayant connu un immense succès. Le MC qui a fondé son premier groupe de rap à l’âge de 13 en est d’ailleurs l’un des plus beaux exemples, lui qui s’est lancé dans le théâtre avec sa pièce “A vif” en 2017. Il continue d’ailleurs sur sa lancée, puisque son film “Banlieusards” sera disponible sur Netflix à partir du 12 octobre prochain. Son dernier album “J’rap encore” qui date de novembre 2018 est quant à lui la preuve que Kery James est éternel. Il aura d’ailleurs l’occasion de se produire sur scène le 2 décembre à l’AccorHotels Arena de Paris.

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