13 Block reprend du service avec le morceau “Boîte 6 40 Kil”

13 Block est passé maître dans l’art d’instaurer un climat représentatif de son univers dès les premières notes de chaque morceau. Avec cette nouvelle prestation réalisée à partir d’une prod assez mystérieuse voire angoissante, on sait directement à quoi s’attendre. La formule fonctionne en tout cas toujours aussi bien entre les 4 membres du groupe qui parviennent toujours à élaborer des enchaînements parfaits. La coté lugubre qui se dégage du son traduit à lui seul toute la noirceur contenu dans l’oeuvre du quatuor.

Old pee prend les devants toujours avec son style caractéristique, tout en se remémorant des souvenirs d’époque. Conscient d’être sans doute plus “cramé” que les autres du fait de sa dégaine mais également son attitude, il fait d’autant plus attention à se tenir loin des multiples trahisons possibles. A défaut que ce soit ces aînés, c’est plutôt la cité en elle même qui l’a poussé à s’impliquer autant dans un monde qui ne fait aucuns cadeaux.

Stavo débarque par la suite avec sa voix rocailleuse et son flow incomparable pour mettre sa pierre à l’édifice. Comme souvent, il se montre déconcertant avec des références inattendues ou encore la présence d’associations d’idées que l’on pourraient croire sorties de nulle part, mais dont le sens est bien plus profond qu’en apparence. Le charbon est en tout cas toujours ce qui le motive à se lever le matin, comme l’artiste se tue à le répéter depuis ses débuts dans la musique urbaine.

Zed instaure quant à lui un rythme très entraînant dès son arrivée sur le beat. Il se démarque de toute façon déjà la majorité du temps grâce à un timbre de voix très rare, ainsi qu’une capacité à dénicher des flows sans égal. Le rappeur de Sevran amène la réalité jusqu’à l’oreille des auditeurs de manière crue et explicite, tout en plaçant la confiance comme élément de base pour construire des relations stables. Son rap apporte des détails visuellement très parlants pour ceux qui connaissent véritablement la rue.

Arrive ensuite le tour de Zefor qui se charge d’interpréter un texte dont le vocabulaire est plus qu’imprégné par la vie en cité. L’influence du rap américain rejaillit de manière indéniable avec cette performance, lui qui possède un intérêt notoire pour les artistes outre atlantique. Malgré un champs lexical assez orienté vers des mots durs la plupart du temps, il est aussi capable d’apporter des nuances à l’aide de formulations beaucoup plus intellectualisées, comme lorsque la Joconde est citée dans son texte.