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Une taxe sur les plateformes de streaming, mauvaise nouvelle pour les rappeurs ?

Depuis le début de l’été, la scène politique française débat d’une idée qui pourrait bousculer le milieu du Rap. Une taxe sur le streaming musical est en ce moment même débattue au Sénat. Elle toucherait directement les artistes et les producteurs au niveau de la redevance que leur verse les plateformes en question. Nous nous sommes penchés sur le dossier pour vous.

Le Rap dans l’industrie du streaming

En France, comme l’on peut s’en douter, et selon les dernières observations, le rap est en tête des registres les plus consommés en streaming. Et d’ailleurs c’est une des manières les plus fréquentes de consommer ce genre : selon la SNEP,en 2020, 87% de la consommation de rap passe par le streaming en France.

En comparaison avec le physique, moins d’1/4 des albums les plus vendus en physique cette année là étaient des albums de Rap. Et ce n’est pas une surprise. Cela fait quelques années que la sortie de disques en physique est une réussite uniquement pour les grandes têtes du rap français (Jul, Ninho, SCH, Nekfeu…) . Ainsi les projets d’artistes moins exposés sont vite devenus rares dans les rayons de grande surface spécialisée, préférant se rendre disponible en streaming, ou le public est au rendez-vous.

Pourquoi le streaming est-il visé ?

Tout d’abord, il faut savoir que le COVID-19 a coûté très cher en subventions au Centre National de la Musique. Grâce à un financement de l’État, il a mis en place un Fond de compensation des pertes de billetterie en 2020. Ce fond était destiné à aider les PME du milieu de la musique à traverser la période difficile ,seulement au premier semestre 2022, le CNM avait déjà dépensé 120 millions d’euros soit le double de son budget prévu…

C’est ainsi que pour renflouer les caisses de l’institution, la ministre de la culture Rima Abdul-Malak propose le 29 juin dernier au Sénat deux solutions : la mise en place de nouvelles taxes, ou l’aménagement de taxes déjà existantes.

Dans notre cher hexagone, selon la SNEP et en 2021, le nombre d’abonnements aux plateformes de streaming payantes environnait les dix millions, c’est à dire qu’une personne sur six paye un abonnement à Spotify, Deezer, ou autres. Un marché qui évolue vite mais qui reste assez neuf puisque ces entreprises n’ont pas encore atteint la rentabilité en France. Ainsi, même si le streaming est un des modes de consommations les plus prisés, une taxe de 1,5% pourrait avoir deux conséquences : l’augmentation du prix de l’abonnement pour les consommateurs ou une baisse des redevances versées aux artistes et aux producteurs.

Alors même si le Rap est menacé par cette taxe, des alternatives sont encore possible. Le gouvernement peut toujours se pencher vers d’autre secteurs : l’édition littéraire, le spectacle ou l’E-sport qui bénéficient d’un taux réduit de TVA à 5,5% contre les 20% dans l’industrie musicale. Les nouveaux services de vidéos gratuits, comme TikTok, reversent aussi une très faible partie de leur revenus à l’industrie musicale par rapport à l’importance que la musique joue dans le développement de l’application.

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