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Franglish : son nouvel album “Monsieur”, son parcours, son évolution musicale, sa vie de famille, ses collègues rappeurs, la concurrence

Franglish (C) FIFOU

Tu t’es lancé dans le rap au début des années 2010, notamment avec des séries de freestyles dans la rue. Quel a été le déclic pour que tu te consacres entièrement à la musique ? 

Tous les retours que je recevais, les messages de soutiens m’ont poussé à continuer la musique et à ne pas lâcher durant ses années. Le véritable déclic, ça a été à partir du morceau “Oh Yeah” avec Lefa. S’en est suivi le succès du clip “C’est plus l’heure” avec Dadju et Végéta (ancien nom d’artiste de Vegedream, ndlr), où je me suis dit que la musique devenait vraiment quelque chose de sérieux.

 

Quand on t’a connu avec un talent de véritable kickeur à tes débuts, on te voit plus aujourd’hui dans l’art de la mélodie et de l’ambiance. Quel a été le cheminement de cette évolution musicale ?

Même si ce sont les titres les plus mélodieux qui ont mieux fonctionné auprès du grand public, j’ai toujours mêlé le rap et le chant. J’ai d’ailleurs surpris pas mal de monde en lâchant un couplet très kické dans l’émission “Rentre dans le Cercle”. Mais c’est sûr que le succès des titres plus chantés influe sur ma manière de concevoir ma musique. Quand on passe de quelques milliers de vues au million, on comprend les attentes du public et on veut le satisfaire.

 

C’est aussi une forme de maturité artistique selon toi ? On sent que tu as véritablement trouvé ton style à partir de ta mixtape “Signature”.

À force de faire beaucoup de séances studio, j’ai fini par trouver la voix qui m’allait, ma manière de poser, les thèmes que je voulais aborder. La conception de “Signature” m’a permis de trouver mon univers propre et on peut entendre dans “Monsieur” que je suis beaucoup plus à l’aise maintenant.

FRANGLISH--NEWPRESSES©FIFOU-538

 

Ton nouvel album “Monsieur”, c’est la confirmation de cette évolution ?

On peut dire que c’est la suite de “Signature” mais c’est aussi par rapport au changement de mon style de vie. Je me suis plus pris la tête sur ce nouvel album que sur mon projet précédent. Beaucoup de choses ont évolué chez moi depuis quelques années. Mes agissements, ma manière de parler, de penser. J’ai aussi fondé une famille. En écoutant les morceaux de l’album, on s’est dit que nommer le projet “Monsieur” correspondait bien. C’est la confirmation de mon évolution en tant qu’artiste mais aussi en tant qu’homme.

 

Tu as ressenti une pression supplémentaire à la sortie du projet ? Surtout que ce mois d’avril regorge de nombreuses sorties d’albums …

Pour tout te dire, absolument pas. J’étais simplement pressé que les sons sortent. D’abord, des artistes comme PNL ou Zola ont des publics différents du mien. Il faut aussi comprendre que ce n’est que de la musique. Si tu veux, tu écoutes PNL à minuit, RK à 1h du matin, Franglish à 2h du matin, etc. Je ne suis pas dans une concurrence avec les autres et je n’allais pas repousser la sortie de mon disque pour ça. Ça aurait même pu me porter préjudice car je suis en train de me créer maintenant et il ne faut pas que je loupe le coche. Je suis fier de mes morceaux et j’ai d’ailleurs eu raison de conserver cette date. Les auditeurs m’ont donné beaucoup de force et m’ont apporté leur soutien. Le résultat que j’ai obtenu alors que je ne passe pas en radio et que les réglementations ont beaucoup changé me satisfait amplement.

En plus de cela, tu as créé un album capable de se défendre sur la durée…

Exactement. On est d’ailleurs en train de préparer le clip de Donna Imma et il y’en aura d’autres. Peut-être aussi le featuring avec Dadju, celui avec Soolking… J’ai le temps devant moi. Les gens ont tendance à trop se focaliser sur les chiffres en première semaine et vont dire après que je suis “sous-estimé”. Mais ce n’est pas comme si j’étais en galère ! Je reviens de très loin et j’arrive aujourd’hui à obtenir plusieurs millions de vues sans avoir besoin de gros noms en featuring. Avant, j’étais comme un fou lorsque j’atteignais cinq mille, donc je ne vais pas me plaindre. Les personnes chantent pendant mes concerts, je commence à avoir une certaine notoriété et j’en suis très heureux, surtout que ça ne fait qu’augmenter ! De toute façon, tant que je n’aurais pas le million en 24h ou des singles d’or à tout va, on me comparera toujours à des artistes qui ont fait plus. C’est le jeu, mais je ne calcule pas tout ça.

 

Ton nouvel album s’intitule “Monsieur”, ce qui fait aussi référence à ton nouveau statut de père de famille. Tu cites en effet régulièrement ta fille et ta femme dans le disque, ce sont tes premières sources d’inspiration ?

Quand j’ai commencé l’écriture de l’album, je ne me suis pas dit que j’allais forcément parler de ma famille. Mais à l’écoute des prods et lorsque j’ai pensé aux thèmes que je voulais aborder, c’est venu naturellement. On m’avait un peu reproché dans “Signature” de ne pas m’être assez ouvert à mon public. Certaines personnes me disaient qu’elles ne me connaissaient pas vraiment. D’autres pensaient que j’étais quelqu’un de froid, alors que ce n’est pas du tout le cas ! J’ai donc décidé de faire un projet plus introspectif cette fois, dans lequel je me suis ouvert et j’ai décidé de parler de moi. Sans trop en dévoiler non plus.

 

On retrouve d’ailleurs ta fille en featuring sur le morceau “Petit Diamant” dans l’album. Comment t’es venue cette idée ?

Ma fille adore la musique ! Je lui fais écouter plein de sons pour qu’elle les valide, c’est elle qui me permet de savoir si une musique est bonne ou pas (rires). Elle m’a même forcé à lui acheter une guitare rose qu’on peut d’ailleurs apercevoir sur la pochette du disque ! Après avoir trouvé la mélodie pour “Petit Diamant” et avoir écrit le texte, je me suis dis que ce serait une bonne idée de la mettre sur le morceau. Elle était un peu stressée face au micro dans le studio mais finalement je lui ai expliqué comment faire et ça s’est très bien passé.

 

L’ambiance familiale se ressent aussi dans les featurings, notamment ceux avec Dadju, Abou Debeing, qui ont des univers proches du tien. Quelle relation entretiens-tu avec eux ?

C’est clairement une relation fraternelle. Je les ai connu avant le succès et on a vécu énormément de choses ensemble que ce soit dans la musique ou en dehors. On a été en tournée ensemble donc nous sommes très proches. Ça se ressent peut-être plus pour eux mais c’est pareil pour les autres artistes qui sont présents sur l’album. Je ne collabore qu’avec des artistes que j’apprécie humainement et avec qui j’ai un bon feeling. Pour chaque featurings, je vais à la rencontre de la personne et on fait le son sur place. Je suis allé jusqu’à Marseille pour faire “Vargas” avec Alonzo par exemple. Les prods sont quasiment aussi toutes faites sur-mesure, mis à part celles de “Comme ça” avec Dadju et “Plus rien” avec Keblack.

 

Dans cet album, tu nous proposes des titres très dansants comme “Bombarder”, des morceaux dans un style plus ego trip comme « Warriors » mais aussi des chansons très émouvantes. Tu penses qu’il est nécessaire d’être complet et d’avoir une large palette pour être un bon artiste?

Pour moi, oui. J’essaie de varier les plaisirs et c’est aussi dans mon caractère et dans la musique que j’écoute. Je peux passer d’un son de Rihanna à du Ninho puis partir sur du Rick Ross car j’aime différents styles de musique. Ça se ressent après dans mon album car je veux passer par différentes émotions. Je souhaite pouvoir faire des morceaux à écouter quand je suis joyeux, triste ou lorsque je suis plus énervé. C’est pour ça que lorsqu’on me demande de définir mon style, je réponds que je touche un peu à tout et qu’on ne peut pas me ranger dans une case définie. Je me considère simplement comme un artiste urbain.

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L’un des titres les plus forts de « Monsieur » est d’ailleurs « Mama », que tu as récemment clippé. Ça te tenait à coeur de partager au plus grand nombre ce morceau très introspectif ?

J’ai apprécié les retours que j’ai eu sur le son mais pour être franc, je pense que c’est la dernière fois que je ferais un morceau de ce type. L’expérience a été très douloureuse. Lors du tournage c’est la première fois de ma vie que je ne savais pas quoi faire devant une caméra. J’adore faire des clips en temps normal mais celui-là était très compliqué. J’avais la boule au ventre et je me demandais comment j’allais réussir à tenir jusqu’au bout. Je ne sais même pas si je vais pouvoir faire le titre sur scène pour tout te dire.


FRANGLISH--NEWPRESSES©FIFOU-2379538

À l’écoute du projet, on sent une certaine mélancolie, par exemple dans l’outro « Bonheur Malheur », mais aussi une grande prise de recul et un ton toujours positif. On peut voir cet album comme un message d’amour général ? Pour ta famille, tes proches et enfin tes fans ?

Avec tout ce qui m’arrive, je ne peux qu’être positif et reconnaissant envers toutes les personnes qui me soutiennent. Je ne pars de rien à la base. J’étais caissier, je faisais de la musique dans mon coin et j’ai vu énormément d’artistes passer devant moi. À force de travailler avec mon équipe, j’ai réussi à me faire un nom et à me créer une fan base sans sortir d’album. J’ai eu la chance de faire des showcases en France, en Afrique, et même au Canada alors qu’à cette époque je n’avais pas sorti de projet. J’ai la chance de vivre de ma musique désormais, donc je ne peux que m’en réjouir et le transmettre dans mes morceaux.

 

Tu as hâte de défendre ton album sur scène, notamment ta première date qui sera à la Cigale ?

J’entretiens un rapport particulier avec la scène, car je la côtoie depuis longtemps. J’étais backeur de Lefa, de S.Pri Noir, j’ai aussi fait les premières parties de Dadju, et c’était à chaque fois des expériences mémorables. Je me souviens par exemple que pendant la tournée avec Dadju, j’ai fait “Vargas” sur scène une semaine après la sortie du titre. Tout le monde connaissait le refrain, c’était incroyable ! Maintenant que je vais avoir mon propre show, je suis évidemment très pressé. Je vais préparer l’événement comme il se doit car j’attends ça depuis très longtemps.

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