Découvrez le nouveau projet de Twinsmatic !

Le 3 avril dernier sortait le nouveau projet studio du producteur et beatmaker de renom Twinsmatic. Il s’est donc lancé dans la conception d’un projet entier. Une fois aux commandes, la liberté de création aura alors été pour lui une aubaine. Surtout à partir du moment où il dispose d’un vivier de talent aussi large et varié au niveau des registres musicaux.

En ne s’imposant aucune barrières, Twinsmatic a pu laisser libre cours à son imaginaire afin de confectionner un projet où les possibilités d’interprétations sont infinies pour les artistes. C’est sans doute la raison pour laquelle MarJ, Ash Kid, Dinos, Sch, 13Block, Koba LaD, Box, Slimka, Mister V et Dosseh sont tous présents sur cet opus de 13 morceaux contenant deux titres instrumentaux. Le beatmaker et producteur a quoi qu’il en soit fait du piano et de la guitare ses instruments de prédilection pour composer des œuvres globalement mélancoliques voire relevant de l’univers du songe, avec par moment des sonorités plus futuristes en fonction des univers respectifs. Il a également mis en place l’introduction d’instruments synthétisés afin de leur apporter plus de corps grâce à ses connaissances en musique électronique.

On ressent un profond désir d’uniformisation des sons dans le but de concevoir un projet homogène et dont la cohérence ne souffre d’aucune contestation du début à la fin. Au niveau de l’enchaînement général du projet, une particularité repérable existe. En effet, les prods sont toutes des portes de sortie vers le morceau suivant, ce qui donne naissance à des transitions parfaites entre les titres. Twinsmatic est parvenu à inverser le schéma traditionnel en mettant l’instrumentale au cœur des débats avec ainsi une place prépondérante offerte à l’aspect purement musical.

Pour en revenir à “Atlas“, c’est MarJ qui entame les hostilités avec le son “IBTU” sur une prod émouvante où le piano prédomine. La combinaison entre les instruments apporte plus de puissance à un texte centré sur le coté émotionnel. Twinsmatic a été capable d’apporter des variations à l’intérieur même du morceau, en ajoutant des éléments au fur et à mesure de la progression du titre. Vient alors le tour de Ash Kid avec le son “ICE” plutôt fataliste, sur lequel la combinaison du piano et de la guitare électrique donne du relief aux paroles. Le titre propulse l’auditeur dans un univers céleste, également marqué par une ambiance nocturne imprégnée d’une certaine noirceur.

Dinos a quant à lui performé sur le morceau “SEVENOCLOCK” grâce à une prod simple mais diablement efficace avec des basses qui font la différence. Twinsmatic a su parfaitement s’accommoder du spleen exprimé par Dinos en retranscrivant l’angoisse ressentie par l’artiste vis à vis du temps qui passe. On retrouve ensuite Sch avec le titre “X2” sur un BPM assez rapide pour permettre au S de déclencher son inspiration artistique sans équivalent. L’instru assez pesante lui permet alors de respecter le principe du “story telling” à l’aide d’un rap très imagé, tout en assumant un débit impressionnant pendant l’intégralité de ce morceau plutôt provocateur dans l’ensemble.

La track 5 “ZOMBIES” est l’oeuvre de Ash Kid qui se lance dans une confession mélancolique en dressant le bilan de sa propre existence. La prod rébarbative lui laisse beaucoup de place pour étayer son propos jusqu’à un moment d’accalmie pour le refrain. Tout comme lui, MarJ est de nouveau présente sur le projet avec le morceau “RAISON” qui vous plongera dans une dimension parallèle grâce à une instru plutôt lente. Elle évoque une relation amoureuse passionnelle avec une pointe d’amertume. Sa voix prend plus ou moins d’ampleur en fonction de l’intensité qu’elle veut mettre.

13 Block et Koba LaD ont quant à eux tiré le “GROS LOT” en élaborant un titre marqué par la dureté du texte, avec un instrument en fond qui vient se superposer à la mélodie pour servir de fil conducteur. Le fruit de cette collaboration donne presque l’impression de pénétrer dans un monde féerique grâce aux sonorités. Le groupe de Sevran et la star du bâtiment 7 décrivent leurs techniques respectives dans le but d’atteindre ce fameux “Gros lot“, eux qui nourrissent de grandes ambitions personnelles depuis un moment déjà.

Le titre “ENCAISSER” de Box est un morceau faisant la part belle à l’égotrip. La prod essentiellement dominée par le piano vient contrebalancer avec un discours très ferme, tout en conservant un rythme linéaire même lorsque l’artiste accélère la cadence. Une immense détermination ressort du titre, ce qui est également renforcé par la présence de “cuts” bien placés pour venir souligner certaines punchlines. C’est alors que Twinsmatic insère “NIGHTERLUDE“, une prod qui ressemble beaucoup à la tonalité du projet et qui comme son nom l’indique se réfère bien entendu à la nuit. Il s’agit là d’une manière pour le producteur et beatmaker de se différencier en inscrivant sa patte sur l’album, à l’aide d’une expérience auditive novatrice.

Slimka reprend le flambeau avec le morceau “YUNO” qui sonne quelque peu comme une comptine pour enfant au début, avant de basculer dans des sonorités plus similaires à celles du projet. On repère un refrain assez léger puis ensuite un retour vers une autre atmosphère. Twinsmatic a donc instauré plusieurs grilles de lecture au travers de ce titre, grâce à des découvertes sensorielles diverses. Mister V débarque alors sur une prod agressive probablement réalisée sur mesure tant elle accompagne merveilleusement bien ses lignes. Très à l’aise dans un registre qu’il affectionne, celui qui a récemment sorti l’album “MVP” vous propose un titre centré sur le questionnement intérieur.

Arrive ensuite le tour de Dosseh avec le morceau “TRAP“, lui qui a déjà collaboré avec Twinsmatic par le passé. Les deux protagonistes ont réussi à délivrer un titre très intense dont le point culminant reste ce refrain énergique. Le rappeur d’Orléans évoque ses déboires comme ses ambitions sans langue de bois, le tout sur une instru énormément basée sur la musique électronique. Twinsmatic opère à une sortie de scène en douceur en revenant à l’essentiel avec l’instumentale “MYSTRO“. Cette dernière est quelque peu différente de la globalité du projet. Une chose est sûre, avec cet album il nous offre un aperçu plus que conséquent de ses aptitudes incroyable en terme de processus créatif musicalement parlant.