Menu

Top actus

Booba à coeur ouvert en interview sur France Inter

Booba

Booba était l’invité de l’émission “Boomerang” sur France Inter hier lundi 3 Juin, et il a répondu sans détour aux questions d’Augustin Trapenard. Le podcast audio intitulé “B.A-ba de Booba” vous permettra assurément d’en apprendre plus sur la personnalité du Duc de Boulogne, mais aussi sur le monde de la musique urbaine en général. Observateur lucide de la culture “underground“, il représente la figure de “l’anti héros” par excellence. B2Oba se distingue par son imprévisibilité depuis maintenant une vingtaine d’années en attaquant lorsqu’on ne l’attend pas pour reprendre les paroles de “A.C Milan”.

Personnage insaisissable, il continue de cultiver le paradoxe. Amoureux de la scène il sera d’ailleurs présent au Festival “Les Ardentes” à Liège le 6 Juillet, et aux “Vieilles Charrues de Carhaix” le 18 Juillet. Dans cette interview il est question de l’image du rap en France, de ses influences, ses origines, de son rôle de dénicheur de talents, mais également de son image souvent controversée. Booba se confie avec honnêteté face au journaliste, répondant avec une spontanéité déconcertante, bien souvent illustrée par des exemples parlant. “C’est le rap qui l’a choisi” et en tant que “champion du monde” de la discipline, il regrette amèrement qu’aucune médaille ne lui est encore été décernée. Il y perçoit une “forme de racisme” alimentée depuis des lustres par le contexte historico-culturel existant en France, un pays qui préfère enseigner la Joconde ou l’occupation allemande au détriment de l’esclavage ou la colonisation ce qui désole l’intéressé depuis de nombreuses années. Ses origines sénégalaises, il ne les oublie à aucun moment, et se souviendra toute sa vie de cette épisode traumatisant sur l’ile de Gorée.

C’est probablement à ce moment là qu’il a réalisé que le mal fait à son continent d’origine ne serait jamais réparé, ni dédommagé, et encore mis en lumière. C’est sans doute pour cela qu’il est devenu un fervent admirateur de variété française, notamment d’un Francis Cabrel ou d’un Renaud. Il admet sans conteste être devenu un chanteur par la force des choses, depuis l’arrivée de l’autotune. Délaisser son costume de kickeur “pur et dure” lui permet désormais d’enregistrer des titres comme “Arc en ciel” qui était à la base un texte qu’il avait écrit pour Alizée il y a une dizaine d’année.

Remis au goût du jour, le titre est la parfaite illustration de sa capacité à séduire un public plus large. A l’image d’un “maître en art martiaux“, le Duc maitrise les ficelles d’un genre musical qu’il définit comme “anarchiste“. Il est loin le temps des premiers textes du jeune rappeur qui puisait son énergie dans sa colère envers un système qu’il jugeait révoltant. Avec la maturité Booba a fini par comprendre que les mots sont une arme à double tranchant. L’écriture est un art qui peut permettre la manipulation à des fins malveillante parfois. L’artiste du 92 a pour sa part fait le choix de miser sur la sincérité, le feeling, et l’affect, avec ses enfants comme juges de paix car eux ne mentent jamais. Pour durer dans le “game” il s’est inspiré des meilleurs comme Jay-Z, Madonna, et autre Mickael Jackson reconnu mondialement pour leur talent et leur longévité. Booba a toujours pu compter sur sa “fan base”, tout en profitant de l’avènement du streaming qui a rompu toutes les “barrières” existantes. La recette d’un bon morceau est simple selon lui, “un bon refrain, et une bonne instru ».

Dit comme ça cela parait banal, mais pour lui cela permet déjà de constituer une base afin de devenir un rappeur de renom. Booba n’hésite d’ailleurs pas à dessiner les contours de la figure d’un artiste à succès. Il cite d’ailleurs Niska, PNL ou encore Ninho comme étant ceux dont il respecte le plus le travail. Sa volonté est maintenant de se consacrer à la révélation de nouvelles pépites. Un peu à l’image d’un Damso qu’il a fait découvrir au grand public, ce qui lui aura tout de même valu de remporter une victoire de la musique. Ayant lui même appris sur le tas, il souhaite offrir la possibilité à la future génération de réaliser ses rêves en lui donnant les outils nécessaires à la création d’albums de qualités, tout en apportant ses précieux conseils. Trouver des producteurs ou des instrumentalistes de qualités n’est pas une mince à faire, Booba ne le sait que trop bien.

Si vous souhaitez en apprendre plus sur le Duc, écoutez cet échange sur France Inter !

Autres actus