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Vegedream : l’engouement, son identité musicale, son parcours, La Synesia, H-Magnum, son concert à la Cigale

Vegedream

Révélé au sein du groupe La Synesia, en réalisant des millions de vues sur leurs différents clips, Vegedream a immédiatement eu l’opportunité de se lancer en solo. Tout en restant très proche de son groupe, dont un projet est en préparation, Vegedream a prouvé qu’il avait pris la bonne décision, en faisant danser tous les clubs de France, en réalisant des chiffres de ventes plus qu’honorables pour un premier projet, et surtout en étant sur le point de remplir son concert à La Cigale. Un engouement se crée autour de cet artiste hybride, nous sommes partis à sa rencontre afin de revenir sur son succès, la médiatisation, et surtout la conception de sa musique atypique dans le paysage français.

Interview réalisée par Thibault.

 

Rapelite : Dans un premier temps, j’aurais aimé savoir comment on réagit lorsqu’un artiste réussit à générer des millions de vues de façon soudaine ?

Vegedream : Franchement, c’est arrivé, je l’ai pris comme ça venait, j’ai essayé de pas trop faire attention à cela. Pour moi, c’est virtuel, je garde la tête sur les épaules, après, c’est dans la rue, les gens commencent à te reconnaître mais je ne veux pas m’enflammer. Même par rapport au regard des gens, c’est ce paramètre qui me fait dire que les choses ont changé, bien que je reste toujours le même. Quand je vais faire les courses ou que je me promène, cela peut être relou à certains moments mais on va pas s’en plaindre. Cela reste une consécration, c’est ce que tu cherches lorsque tu fais tes premiers pas en tant qu’artiste.

 

Rapelite : D’ailleurs quel a été ton premier rapport à la musique ?

Vegedream : Mon père faisait de la musique, mon oncle aussi, c’était une très grande star en Côte d’Ivoire, donc j’ai toujours été dedans en vérité, et c’était pas uniquement lié au rap.

Rapelite : Dans une autre interview, tu disais instinctivement que ta principale influence en rap français était Mac Tyer, cela s’éloigne totalement de tes premiers rapport à la musique.

Vegedream : De ouf, mais je kiffais vraiment Mac Tyer, j’ai écouté tout ce qu’il faisait, et jusqu’à aujourd’hui, j’aime beaucoup. Après influencer, je sais pas si c’est le terme car musicalement, c’est loin de ce que je fais, éventuellement dans les propos hardcore, et encore car plus jeune j’étais surtout moins réfléchi, mais en grandissant, je me suis assagi.

 

Rapelite : C’est avec La Synesia que tu t’es assagi car tu as fait tes premiers pas dans la musique avec eux ?

Vegedream : En vérité, c’est exactement cela, La Synesia m’a permis d’avoir une autre approche de la musique. Pour ceux qui se demandaient si le groupe était toujours d’actualité, j’ai un projet qui arrive avec eux dans pas longtemps.

Rapelite : En gros, pendant un, t’as voulu t’aventurer en solo, mais c’était envisagé depuis longtemps ou c’était davantage une question d’opportunité ?

 Vegedream : Les deux à la fois, parce que l’opportunité s’est présentée et à côté, j’en avais également envie. On verra jusqu’où cela nous mènera, et dans tous les cas, j’ai un projet avec La Synesia qui arrivera juste après. On va enchaîner fort.

Rapelite : Afin de définir ta musique, de nombreuses personnes te qualifient de « Maître Gims Hardcore », mais comment tu prends cette comparaison ?

Vegedream : Franchement, ça me passe au-dessus, c’est un compliment car je ne me limite pas à ce que je sais faire. Dans le sens où je veux faire un morceau hardcore, je réfléchis pas, je le fais, il n’y a rien qui m’empêchera de faire ces trucs là. Pour la comparaison, je m’en fous un peu, je le prends pas mal du tout.

Rapelite : Le côté hardcore est quelque chose que tu peux ressentir dans tes refrains ?

Vegedream : En général, c’est pas les sons plus hardcore qui sont sortis, carrément c’est des titres que je comptais pas sortir à la base. Ils sont sortis parce qu’ils ont fuité, mais à la base je me suis dit « j’ai fait ça pour rigoler », et au final c’est les sons ayant le mieux fonctionné.

Rapelite : Même si tu fais cela pour rigoler, admettons que ton morceau soit diffusé en radio, et qu’un père de famille entende tes morceaux dans la voiture, avec ses enfants, au moment du refrain, cela peut l’heurter, t’as déjà pensé à cette situation ? 

Vegedream : Ouais c’est relou, de moins en moins de choses choquent le public, et en vérité t’écoutes tu kiffes, et si tu kiffes pas, tu zappes. Je fais ma musique et fin de l’histoire, je peux pas réfléchir à tous les paramètres.

Rapelite : Au moment de faire ta musique, tu réfléchis probablement à son impact et où elle sera diffusée, et tu réfléchis au moment où elle sera jouée en club ?

Vegedream : Bien sûr, j’ai la recette pour les clubs, je sais quel type de musique faire pour que ça fonctionne. La radio, c’est un peu plus compliqué, je sais pas comment ils sélectionnent les morceaux au contraire des clubs. Les clubs sont la clé de mon succès. Mais avant de trouver la recette, j’ai mis du temps, je suis sorti pendant un an et demi partout, dans tous les clubs, et très souvent, du coup j’ai observé les musiques que les gens appréciaient et sur lesquelles ils s’ambiançaient. Quelques morceaux ont été joués voire rejoués et les DJ attendent le dernier Vegedream, désormais.

Rapelite : Justement t’as pas peur qu’on te colle cette étiquette de rappeur à showcase ?

Vegedream : Je m’en fous, je prends de l’argent mon reuf. Franchement, ils peuvent me coller n’importe quoi, il y a des trucs concrets qui arrivent, des projets, des albums, j’ai pas uniquement des trucs 100% club. Ceux qui disent que je suis un mec de club, d’accord, mais à la fin du showcase, c’est moi et mon enveloppe.

Rapelite : Puisque tu parles de projets, récemment t’as sorti le projet « Marchand de Sable » qui s’est écoulé à plus de 5000 exemplaires en première semaine, comment as-tu réagi lorsque tu as appris ces chiffres ?

Vegedream : J’étais vraiment surpris car je m’attendais à beaucoup moins pour une mixtape, et en fait, il y a vraiment moyen de faire quelque chose. Je me suis servi des différentes critiques qu’il y a eues sur la mixtape afin de préparer l’album, et on va passer un cap avec l’album !

Rapelite : Il y a très peu de featurings sur le projet, hormis H-Magnum, c’était une volonté ? 

 Vegedream : Ouais, car c’est ma carte de visite, je veux pas qu’on dise que la mixtape est lourde par rapport à untel. Sur l’album, ce sera tout autre chose.

 

Rapelite : H-Magnum est sur l’introduction du projet, donc un morceau stratégique de la mixtape. C’était voulu par rapport à tous les conseils qu’il t’a donnés au cours de ta carrière ?

 Vegedream : C’était un clein d’œil mais également une histoire qu’on a vécu ensemble. A l’époque, c’est lui qui m’a fait rencontrer beaucoup de monde, dont Maître Gims et la Sexion d’Assaut. C’est une personne qui compte énormément pour moi. H-Magnum se voit en moi, en plus jeune, donc il hésite pas à me dire ce qu’il faut que je change et ce que je dois adapter.

Rapelite : Selon toi « Marchand de Sable » est une mixtape dans le sens où tu montres tout ce dont tu es capable, mais il y aussi des morceaux d’albums dessus, du coup tu fais quelle distinction entre ces deux formats ?

Vegedream : Franchement, mon projet, je l’ai défendu comme un album, mais normalement la différence, c’est que la mixtape est juste disponible en digital. J’ai voulu proposer du physique aussi, pour voir ce dont j’étais capable. J’ai mis des cartouches que je comptais sortir mais pas des sons sur lesquels, je misais très très gros. Un album, tu prends vraiment le temps de le faire, avec des sons à thèmes et je pense que mon album sera très lourd. Pour la date de sortie, idéalement j’aimerais que ça sorte courant mois de Novembre/Décembre, j’enchaîne direct.

Rapelite : En choisissant le titre « Marchand de Sable » comme projet, tu joues sur le côté vendeur de rêves mais finalement c’est le concept de ta musique ?

 Vegedream : En fait, je veux mettre le mec dans une ambiance où il peut tout vivre, une rupture, de l’anxiété, de la colère envers quelqu’un, ça fonctionne comme ça avec moi.

Rapelite : Au vu de ton potentiel, jusqu’à quel niveau aimerais-tu emmener ta musique ?

Vegedream : Je sais pas, j’ai aucune limite, on verra où tout cela nous mène.

Rapelite : Dans le rap, t’as de nombreux artistes qui réussissent à faire des singles, et qui ont un profil artistique assez versatile, mais on ne les imaginerait pas pour autant se diriger vers la variété, au contraire de ta personne, où ça paraîtrait envisageable d’aller vers ce créneau…

 Vegedream : Ouais, je pourrais facilement, avec ma sauce. Vraiment, la variété, avec mes mélodies et ma touche, cela ferait la différence.

Rapelite : Sur un autre sujet, tu bénéficies d’une certaine exposition depuis un an, mais tu as commencé la musique bien avant, et il y a probablement eu des années de doute et de galères auparavant…

Vegedream : C’est ce que les gens ne voient pas, c’était des années de travail, de galère, de studio, et de progression. Franchement, j’ai commencé à chanter à 20 ans, j’en ai bientôt 26, donc imagine le temps que cela a mis. Je crois que la principale galère était de payer le studio, les clips parce que tout sortait de ma poche et j’ai dû me débrouiller pour avoir de l’argent à certains moments. Après, très vite, j’ai été repéré par un grand à moi, et depuis on est toujours ensemble.

Rapelite : Récemment, t’as également été invité sur la compilation « Taxi 5 » de DJ Kore, on sentait qu’il y avait une alchimie artistique entre toi et lui, comment s’est passée la collaboration ?

Vegedream : J’étais très surpris quand il m’a appelé, d’autant plus quand j’ai appris que c’était pour Taxi 5, on devait faire un son à plusieurs au début mais il trouvait que j’étais très mal exploité dans le morceau, dans le sens où c’était bien mais pas aussi bien que si j’en faisais un en solo. Kore m’a fait écouter d’autres prods afin de voir qui avait raison parce que j’étais pas trop chaud, au départ. Mais quand Kore m’a fait écouter la prod, je lui ai dit « C’est bon, t’as trouvé, il faut partir sur ça ». On a enchaîné et on a fait le son. Kore est quelqu’un qui te sort de ta zone de confort, donc j’ai kiffé travailler avec lui et j’ai beaucoup appris.

Rapelite : C’est important pour toi de travailler avec des gens ayant une grande expérience dans la musique ?

Vegedream : Quand tu bosses avec les meilleurs, automatiquement, tu fais partie des meilleurs.

Rapelite : T’as également eu une collaboration avec Naza, il y a quelques semaines, juste avant la sortie de son projet, mais c’est paradoxal car tu te mélanges pas, sauf avec Naza…

Vegedream : Naza, c’est quelqu’un que je connais depuis longtemps, c’est un gars à moi ayant connu les mêmes galères que moi, je l’ai invité sur mon album aussi. C’était vraiment pour assurer la promotion de son album, et c’était pas un son en mode single, c’était juste un avant-goût de la sortie de son album et le public a kiffé. A la base, c’est moi qui lui ai proposé, on devait faire un son pour mon album, et il m’a dit « Non, faut faire un truc pour moi » et je lui ai demandé quand il allait le sortir, et il savait pas. Faut préciser qu’on était à une semaine de la sortie de son album, et après j’ai lancé le refrain, on a clippé le lendemain et on l’a sorti.

Rapelite : Un concert est également prévu le 28 Juin, à La Cigale, comment l’abordes-tu ?

Vegedream : Je prévois vraiment beaucoup de choses, des choristes, des musiciens, ce sera pas un showcase, je vais donner une autre dimension à ma musique, ça va être très grave.

Rapelite : T’as un dernier truc à rajouter ?

Vegedream : Non tranquille, venez à La Cigale, le 28 Juin !

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