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Lossa : son projet « C’est réel », La Rochelle, son univers musical, son évolution, ses objectifs

LOSSA (C) KORIA

Réellement visible dans le milieu depuis quelques mois, Lossa a également passé le cap symbolique du million de vues pour un artiste en développement, grâce au titre « L’inspecteur ». Ainsi, le rappeur originaire de La Rochelle a décidé après plusieurs sorties de clips de franchir une étape dans sa carrière, en sortant le premier projet de sa carrière intitulé « C’est réel », qui est une mixtape faisant office de carte de visite. Sur l’ensemble des 18 pistes, le public peut découvrir cet artiste aux sonorités propres à lui, et contre-balançant parfaitement avec sa façon de poser plus crue, proposant ainsi un combo détonnant. Retour sur un entretien avec un artiste au fort potentiel artistique, ayant des choses à dire.

Interview réalisée par Thibault.

 

Rapelite : Tu n’es pas forcément l’artiste le plus médiatisé à l’heure actuelle, ainsi comment te définirais-tu artistiquement ?

 

Lossa : Pour le moment, j’ai plutôt l’impression d’avoir une position d’outsider au vu de mon exposition mais cela sera éphémère car j’arrive en force, j’ai vraiment confiance en ma musique, qui pourra m’aider à franchir les étapes progressivement. Après j’ai dit outsider parce que j’ai une difficulté, c’est de ne pas habiter à Paris, mais à La Rochelle, et on va dire qu’il n’y pas vraiment de game là-bas. Quand je suis là-bas, je suis à la cité mais j’ai pas un entourage ayant un lien direct avec le rap.

 

Rapelite : Mais justement venir de La Rochelle et se développer en tant que rappeur, ce n’était pas trop compliqué ?

 

Lossa : C’est sûr, c’est pour cette raison que ma musique a mis un peu plus de temps à émerger, en comparaison de certains. Il n’y a pas force là-bas mais désormais, je suis en train de mettre des choses en place et je viens souvent à Paris, maintenant.

 

Rapelite : C’est encore une étape essentielle de passer par Paris pour un artiste en développement, à l’ère des réseaux sociaux ?

 

Lossa : Je pense que cela n’a pas changé, mais c’est valable pour des artistes qui viennent de petite ville. Encore tu viens de Marseille, Lyon, ça va, t’as des studios, des structures mais là où j’habite, il n’y a absolument rien. A un moment, il a fallu que je porte mes couilles et que je monte à Paris, rencontrer des gens, aller en studio, et au fur et à mesure, ça grimpe progressivement.

 

Rapelite : Si on remonte encore un peu dans le temps qu’est-ce qui t’a donné envie de te mettre au rap ?

 

Lossa : J’ai toujours écrit, j’avais besoin de parler, de délivrer quelque chose, exprimer ma vie. C’est davantage par rapport à la vie, des trucs vécus que j’ai sus retranscrire en musique. C’était naturel d’aller en studio étant donné que je kiffais ça depuis que je suis adolescent. Ca s’est professionnalisé par la suite mais au début j’étais pas mature dans ma tête.

 

 

 

Rapelite : Mais venant de La Rochelle, débutant dans le rap, le business n’est peut-être pas la première chose à laquelle on pense ?

 

Lossa : C’est sûr, surtout quand tu n’es pas très bien entouré, tu ne peux pas comprendre tous les aspects de la musique. Maintenant, on prend la musique plus au sérieux et cela se ressent.

 

Rapelite : Au début tu diffusais tes clips via Daymolition, tu penses que c’est une plateforme essentielle au développement d’un artiste désormais ?

 

Lossa : Ouais, et je voulais passer dessus, c’est moi qui suis rentré en contact avec eux, ils m’ont répondu, par la suite, on a parlé avec Morpheus et tout s’est bien passé. Ensuite, on a enclenché sur 2, 3 clips. Daymolition a été un bon tremplin, c’est un truc sérieux, déjà dans ma ville être diffusé dessus, ils considéraient déjà que c’était énorme mais en vrai c’était que le début.

 

Rapelite : Dans ta musique, on ressent beaucoup de sonorités venues des Antilles, dont tu es originaire, comment cela t’est venu ?

 

Lossa : Je suis né aux Antilles, mais très vite, je suis venu en France, je pense que cela doit sûrement être l’entourage familial qui m’a éventuellement influencé. Pour être honnête avec toi, je pense que c’est plus les artistes américains ou français qui m’ont influencé, mais finalement j’aime tout dans la musique. Parfois, j’écoute aussi autre chose que du rap mais quand j’en écoute, je m’attends à avoir une bonne combinaison entre la punchline et la mélodie.

 

Rapelite : Il y a des thèmes souvent abordés dans ton projet, notamment la weed, mais est-ce que c’est nécessaire dans ton processus créatif ?

 

Lossa : Nécessaire, je sais pas, mais c’est naturel de fumer pour moi en fait. On va pas se mentir que cela fait partie du truc, mais je suis fumeur et t’as d’autres personnes qui ne fument pas mais réussissent quand même à créer.

 

Rapelite : Sur « C’est réel » , on a l’impression que ta marque de fabrique c’est des propos très crus combinés à des mélodies, afin d’établir une sorte d’équilibre, qu’en penses-tu ?

 

Lossa : Non pas forcément, c’est plus un concours de circonstances car j’ai enregistré la mixtape sur une longue période, un an, un an et demi, au début je savais pas si j’allais sortir un projet officiel et par la suite, ça s’est avancé et dessiné. J’ai essayé plein de trucs, c’est plus une carte de visite et sur la fin de la réalisation, j’ai fini par trouver un style. D’ailleurs je vais travailler le deuxième album en suivant cette direction.

 

Rapelite : Il y a 18 titres sur le projet, cela ne fait pas beaucoup pour une carte de visite ?

 

Lossa : Faut dire que j’en avais beaucoup de côté aussi, il y avait au moins 30 titres. Je voulais faire une mixtape qui puisse ressembler à un petit album, quand on l’écoute.

 

Rapelite : Sur le projet, je trouve qu’il y a un bon équilibre entre les titres et tout s’enchaîne bien, comment l’expliques-tu ?

 

Lossa : C’est grâce à mon ingénieur du son, je l’ai construit un peu au feeling, à l’instinct, j’étais pas dans une mentalité où je me suis dit je vais faire tel genre de son, c’était plus j’entends une production qui me plaît, je vais écrire dessus. C’était que du kiff, je me suis fait plaisir, il n’y avait pas de schéma particulier, que du feeling.

 

Rapelite : On peut notamment noter l’absence de featuring sur ton projet composé de 18 titres, c’était une envie de ta part ?

 

Lossa : C’était totalement voulu car c’était mon premier projet et je souhaitais montrer ce que je valais. En plus, je suis pas forcément entouré de beaucoup de rappeurs, j’en connais quelques uns, mais peut-être qu’il y aura des collaborations par la suite, on verra.

 

Rapelite : Tu parles souvent du fait d’être indépendant sur le projet, c’est un mode de vie pour toi?

 

Lossa : Indépendance, par rapport au système, c’est possible mais dans la musique, cela ne m’empêchera pas forcément de signer en maison de disques, je veux faire carrière là-dedans, j’ai les crocs.

 

Rapelite : J’aimerais revenir sur le titre « On va les choquer », clippé à l’occasion de la finale de la Coupe du Monde, je suppose que c’était improvisé…

 

Lossa : Totalement, on était sur Paris durant la finale, on s’est dit si la France gagne, on fait une vidéo, on avait prévu la caméra. Le rendu était bien parce qu’on a filmé un moment unique, ça correspondait parfaitement au thème du titre.

 

Rapelite : On a également l’impression que tu es en train de franchir un cap en termes de vues, puisque tu atteins le million, notamment sur « L’inspecteur » et « Détailler » qui en est très proche, tu sens une différence ?

 

Lossa : Je considérais que le million était une étape mais tu sens que les gens ne te regardent plus de la même façon à partir du moment où tu as atteint ce stade, ils te prennent plus au sérieux. C’est une barrière psychologique à atteindre en vrai.  C’était un de mes buts mais désormais faut que j’en fasse plus.

 

 

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