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L’arrêt sur images avec Soolking : VINTAGE, confinement, Heuss, Jul, Gambi, l’international, l’Algérie, le succès, l’avenir

Soolking

C’est avec beaucoup d’apaisement et de recul que Soolking est venu à notre rencontre pour revenir sur son dernier album “Vintage” et bien d’autres sujets. Malgré le contexte défavorable dû à la pandémie mondiale, le rappeur d’origine algérienne ne cesse de répéter qu’il fait partie des moins à plaindre. Même si le Covid 19 a bouleversé l’industrie musicale, il s’estime heureux de pouvoir vivre de sa passion. La direction artistique de ce projet est ainsi d’avoir opté pour une stratégie audacieuse, grâce à la présence de deux covers différentes.

Une décision loin d’être anodine, puisqu’elle permet de classifier les morceaux en fonction de leurs univers respectifs, pour que le public puisse choisir délibérément ce qui lui convient le mieux. Ce choix de segmentation des titres permet d’ailleurs à l’artiste de contenter l’ensemble de sa fan base, lui qui a été attentif aux retours d’expérience reçus concernant le projet Fruit du Démon. Pour en revenir à cet album Vintage, il s’avère que Soolking est étonné de voir que certains sons à la base moins vendeurs ont eu beaucoup plus de répercutions que prévu.

A contrario, d’autres ont eu la résonance à laquelle le rappeur s’attendait. En termes de collaboration, il ne se fixe aucunes limites en élargissant son champs d’action pour ne pas rester dans une bulle exclusivement rap.

Cet entretien est également l’occasion de s’attarder sur la connexion avec Heuss L’enfoiré sur le titre Kichta. Un morceau dont la notoriété a fini par dépasser toutes ses attentes puisqu’il était initialement destiné à passer la plupart du temps en club. De toute évidence, l’artiste est très attentif à l’évolution des méthodes de consommation. Une approche qui lui octroie la possibilité de rester dans l’ère du temps en permanence. Soolking a aussi cette capacité de dénicher des pépites encore méconnues.

Comme lorsqu’il accorde sa confiance à Kliff sur son projet, et que ce dernier répond pleinement aux attentes du public, voire les surpassent largement. La particularité de son oeuvre est qu’elle a pour ambition de conquérir les masses aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. Un luxe sur le papier qui s’est rapidement transformé en un statut à assumer au quotidien. Justement, Soolking déclare lui même ne jamais avoir eu pour ambition de se limiter aux frontières françaises. Une idéologie qui en dit plus sur sa conception de la musique.

C’est pour lui en premier lieu un vecteur de rassemblement. Il assume d’ailleurs à 100% son coté décalé par rapport à la grande majorité des rappeurs, lui qui ne prend aucun plaisir à utiliser des registres musicaux ou sonorités mainstream. Si sa terre natale est l’Algérie et que la France est un pays qu’il a réussi à conquérir par la suite avec sa musique, il se considère lui même comme un artiste international. Contrairement à certaines idées reçues à son égard, Soolking n’est pas du tout animé par un profond désir de reconnaissance, ou encore par la volonté d’être sans arrêt numéro 1. Même s’il est devenu une star de la musique en quelques années, seules les difficultés à affronter lui font réaliser ce constat indiscutable.

L’adage “vivons heureux, vivons caché” est une formulation qui convient à merveille à la vision du game exprimé par l’artiste. L’anonymat est selon lui le seul bouclier efficace pour se prémunir contre les haters, ceux qui jalousent un succès mérité. L’humain désirant le plus souvent ce qu’il n’a pas, cette attitude généralisée est un vice impossible à éradiquer. Un constat qui le pousse maintenant à ne plus jamais lisser ses propos ou encore adapter son image, puisque les commentaires néfastes ne cesseront pas pour autant.

Ce qui importe le plus à ses yeux est de conserver les valeurs qui l’ont forgé et continuent de rester les mêmes depuis sa réussite. A l’image d’un certain Jul, dont la mentalité est tout aussi inspirante que la sienne. Le naturel est alors la meilleure arme pour se sentir en accord avec lui-même. D’ailleurs lorsque la musique ne sera plus son métier, Soolking préférera n’être que le simple reflet d’une époque, plutôt qu’une référence ultime.

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