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Booba

Booba

Biographie

 

 

Elie Yaffa né en 1976, métis franco-sénégalais, devient Booba quand il commence à rapper, à Boulogne, dans les Hauts de Seine. Il commence par frayer avec le collectif Beat 2 Boul, qui réunit les groupes du Pont de Sèvres autour des Sages Poètes de la Rue, pionniers du rap français. Mais son caractère affirmé le fait rapidement changer de posse et il intègre l’écurie Time Bomb, le label qui découvrira quelques beaux spécimens de rappeurs parisiens comme X-Men, Pit Baccardi ou l’immense Oxmo Puccino. C’est avec Ali, un autre rappeur venu d’Issy-les-Moulineaux, que Booba fonde Lunatic, un duo dont la légende sombre agite le microcosme underground durant quelques années.

 

Période Lunatic

 

Lunatic éclate en 1996 avec un morceau fondateur, « Le Crime paie », sur la compilation Hostile Hip Hop, première du nom. Cette description glaciale forge le mythe Booba, en trois minutes de rap sans concession, qui influencera par la suite tous les tenants du « rap de rue ». On retrouvera Lunatic sur une autre compilation, L 432, l’année suivante, avec « Les Vrais savent ».

 

Mais un séjour en prison de Booba, pour braquage d’un taxi, empêche le groupe de concrétiser les espoirs mis en lui. Il faut attendre 2000 pour que sorte enfin un album de Lunatic. Le groupe avec quelques amis a fondé le label indépendant 45 Scientific, où sort ce disque qui reçoit le premier Disque d’or jamais attribué à un label de rap 100 % indépendant. Mauvais Œil reprend les choses où elles avaient été laissées : c’est du rap sombre, tranchant comme un poignard, qui raconte la haine et le désespoir de ces quartiers où la jeunesse vit mal la double culture qui lui est imposée.

 

Des tensions ne tardent pas à naître entre Booba et Ali et le premier s’attelle à un album solo. Temps Mort sort sur 45 Scientific et marque le divorce du label et du rappeur. Ce dernier impose un morceau, « Destinée », avec un refrain R&B chanté par Kayna Samet, ce qui n’entre pas dans l’obédience strictement hardcore du label, mais qui séduit instantanément Skyrock, la radio qui fait la pluie et le beau temps sur le rap hexagonal. « Destinée » est un tube et un Disque d’or récompense Booba, qui participe sur sa lancée à la bande originale du film Taxi 3.

 

Ouest Side ou la sémantique de Booba

 

Sa liberté retrouvée, il fonde son label, Tallac Records, et signe un contrat de licence avec Universal. Panthéon sort en 2004 et décroche un double Disque d’or. Le personnage de Booba reprend à son compte les codes du rap américain : voitures dispendieuses, filles carrossées assorties, bijoux, tatouages et armes de poing. Booba n’est pourtant pas qu’une image : son flow rocailleux, en perpétuel déséquilibre, soutient une écriture très personnelle, toute en métaphores et néologismes hardis. La très sérieuseNouvelle Revue Française publie « Booba ou le démon des images », une véritable thèse sémantique signée d’un universitaire fasciné par son écriture (qualifiée de métagore), qui le range parmi les plus grands auteurs français du moment !

 

Il publie ensuite un street album, Autopsie Vol 1, tandis qu’une étrange affaire d’enlèvement de sa mère le fait à nouveau fréquenter la rubrique faits divers au début de 2006 (cette fois, il collabore avec la police !), puis il sort son troisième album, Ouest Side, salué par la critique comme le public puisqu’il est n°1 des ventes et finit double Disque de platine.

 

Cet artiste au nihilisme militant, qui raconte avec une verve rare ce qu’est sa vie, dépasse le cadre usuel des thèmes évoqués dans le rap. Son matérialisme revendiqué dissimule une vraie philosophie ; quant à son flow, même les stars américaines ont pu en vérifier la force puisqu’il a été invité par son ami le basketteur Tony Parker à se produire à sa fête du All Star Game, devant Jay-Z ou Beyoncé. Mais son succès provoque les jalousies de rigueur, qu’il n’oublie pas d’entretenir par des morceaux vengeurs, publiés sur son deuxième street CD, Autopsie Vol 2.

 

Son quatrième album solo paraît le 24 novembre 2008. Intitulé 0.9, il reste fidèle aux thèmes de prédilection de Booba et ne s’écarte que très peu de la ligne musicale brute qu’il s’est choisi entre beats décharnés et sons de synthè portés par son flow ondulant.

 

Source : Copyright 2008 Music Story Jean-Eric Perrin

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