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La sélection Rapelite des artistes à suivre en 2018

2018 a déjà commencé, et Rapelite a décidé d’attendre que cette nouvelle année soit entamée afin de vous présenter les artistes risquant de faire parler d’eux, aussi bien commercialement que qualitativement. Ainsi, l’ensemble de la rédaction a décidé de diviser la sélection en 3 groupes dans lesquels les artistes sont listés de façon aléatoire. Le premier groupe est constitué des valeurs sûres par rapport à leur année 2017, durant laquelle beaucoup d’éléments ont laissé penser que 2018 serait une année faste pour eux. Le second groupe est constitué d’artistes déjà implantés dans le paysage, ayant le potentiel pour transformer commercialement. Concernant la troisième catégorie, celle-ci regroupe des profils éclectiques allant du rappeur présent depuis un certain temps, sans pour autant disparaître, au groupe ou artistes ayant provoqué un fort engouement sur un ou plusieurs morceaux. Cette liste aurait pu contenir de nombreux autres noms d’artistes au talent indéniable et qui devraient également faire parler d’eux en 2018 (F430, BFG, Maes, 404 Billy, Or, Sirsy, Nej, Moubarak, Nino B, Gianni…). Vous pouvez nous indiquer via les réseaux sociaux quels sont selon vous les artistes à suivre pour 2018.

Groupe 1 : Rémy, YL, Kofs, Roméo ElvisMoha La Squale, Marwa LoudSoolking, Timal, Chilla

Groupe 2 : Nemir, 13 Block, K PointKekra, Brulux, MRC, Sopico, Dabs, Dinos

Groupe 3 : 4Keus Gang, Heuss l’enfoiré, Zola, AM La Scampia, DA UZI, RK, Landy, Elh Kmer, Kobo, Infinit’

 

 Rémy

REMY (C)EDILSON

Paradoxalement en sortant très peu de contenus, Rémy a su s’imposer en tant que rappeur à suivre en 2018. Toutefois, il faut dire que le rappeur d’Aubervilliers dispose d’un solide encadrement, en ayant Mac Tyer en tant que producteur, et Def Jam France qui a eu envie de remettre le pur développement d’artiste au goût du jour en le signant, sans qu’il n’ait suscité un fort engouement sur YouTube auparavant. Néanmoins, la prise de risque de Def Jam France n’est pas le seul élément à avoir été remis au goût du jour puisque le style de rap de Rémy correspondrait davantage aux codes de l’ancienne école.

Rémy affectionne particulièrement l’exercice du kickage, sur des productions mélancoliques (piano/violon), ne sonnant pas forcément tendances ou actuelles. La force principale de Rémy est de réanimer et réaffirmer une partie de l’identité rap qui est faite de récit de vie et de constats sur son environnement.

Rémy a toutes les chances de se faire sa place en 2018 car il peut être fédérateur en allant chercher différents publics. Son style d’écriture peut plaire à un public amateur de rap underground ou nostalgique d’une certaine époque mais également à un auditeur ne trouvant pas son compte avec les différents styles actuels du rap français et qui rechercherait l’émotion, la mélancolie que peut dégager un titre. Malgré son jeune âge Rémy impressionne tant ses morceaux sont matures et maîtrisés jusqu’à présent.

Photo (C) Edilson

 

YL

YL

Ces dernières années ont vu le retour de la scène Marseillaise au premier plan, notamment à travers des artistes n’hésitant pas à explorer des terrains musicaux plus dansants, conservant tout de même un ADN rap propre à la cité Phocéenne. YL ne s’inscrit pas dans cette tendance, en proposant un rap brut, sombre, rappelant une partie de la scène marseillaise traditionnelle, et sa voix rauque lui apporte une plus value permettant à la fois de le différencier de n’importe quel rappeur et de le reconnaître très facilement.

Bien que signé chez Def Jam France et entouré de l’expérimenté Sacha Lussamaki directeur artistique de Kaaris et Kalash Criminel notamment, YL reste toujours accompagné de son label BylkaProd et de L’Adjoint en studio. Précisons que ce dernier a travaillé avec la quasi intégralité de la scène Marseillaise et a également produit près de la moitié de « Bandit Saleté », le dernier album de Fianso, dont les tubes « Toka » et « Mon Ptit Loup ». Les deux acolytes travaillent ensemble depuis les débuts d’YL, prouvant l’alchimie musicale qui les unit .

Pour en revenir à YL, son année 2017 a été marquante car elle a provoqué sa signature en maison de disque, mais surtout elle lui a permis de se faire remarquer auprès de la France entière, et de susciter de l’attente autour de son futur projet. Musicalement, YL a montré qu’il était un excellent kickeur, maîtrisant l’égotrip (Loin), les sons racontant une histoire à sa propre sauce (Trafiquanté qui date de 2016), et les sons plus ouverts musicalement (« Mon Barrio »).  En ayant bossé avec des beatmakers de renom tels que Therapy, Double X et L’Adjoint, YL a montré qu’il avait déjà atteint un certain palier le tout sans sortir de projet !

En tout cas les premiers éléments de réponse seront disponibles le 23 février prochain avec la sortie de son projet Confidences.

 

Kofs

KOFS

Révélé en tant qu’acteur avec le film « Chouf », en 2016, Kofs a montré qu’il était un artiste polyvalent au sens le plus strict du terme puisque 2017 a été l’année de la révélation dans l’industrie de la musique.

Toutefois, Kofs réussit à parfaitement à lier les deux univers en se faisant remarquer par l’esthétisme de ses clips et le travail minutieux autour de leurs réalisations imaginées avec l’équipe de COMM. L’univers de Kofs est très sombre et pourrait paraître scénarisé tant sa description des quartiers marseillais pourrait faire penser à des vies de mafieux. Ce côté percutant permet à Kofs d’interpeller un auditeur qui peut rapidement visualiser les couplets, faisant de ce rap imagé une de ses marques de fabrique.

Concernant son année 2017, Kofs a décidé d’être simple et efficace, en ayant recours à la bonne vieille méthode des séries de freestyle. La sienne se nomme « Kofstantine », le premier épisode le représente à la fois dans une église et dans un cimetière, ce qui permet de mettre en place les bases de son univers, et de comprendre l’absence totale de limite quant à l’exploitation de son personnage obscur et donnant l’impression de ne ressentir ou de n’avoir aucune émotion.

En tout cas, Kofs a décidé de clôturer son année 2017 avec « Cette année-là », une façon d’annoncer le potentiel « carnage » qu’il peut provoquer. Pour le moment, aucun projet n’a été annoncé.

 

Roméo Elvis

ROMEO ELVIS

Décidément la Belgique est à l’honneur dans le rap français, après Damso et Hamza, c’est au tour de Roméo Elvis de se dévoiler auprès du public français. Le rappeur Belge n’est pas un néophyte puisque son premier projet est sorti en 2013, montrant que c’est un artiste réfléchi, ayant pris le temps de faire ses armes et de se développer.

2017 a été synonyme de réussite pour Roméo Elvis, qui au-delà d’avoir également affolé les compteurs de vues sur YouTube, rempli des salles de concert, a sorti son projet « Morale 2 », en collaboration avec Le Motel sur la production. D’ailleurs, c’est un fait assez rare pour être souligné que de faire appel à un seul producteur sur tout un projet. Cependant en 2016, la première édition de « Morale » était sortie, Le Motel était déjà à la production intégrale du projet. Visiblement, l’artiste Belge souhaite faire confiance aux mêmes personnes quand la réussite est là, montrant une certaine stabilité, qui est également une qualité rare chez les rappeurs.

La rencontre des deux artistes venus d’univers musicaux différents à générer semble t-il un flux hybride sur certains titres  rap teintés parfois d’électro. Le tout sur des ambiances évasives qui sont surplombées par ses différents flows. Toutefois, on peut apercevoir certaines similitudes avec la scène rap Parisienne, notamment L’Entourage et tous les artistes gravitant autour. D’ailleurs un projet avec Lomepal aurait pu voir le jour en 2018, les deux artistes souhaitant former un groupe, afin de créer une véritable alchimie, pouvant s’étendre sur la durée. Pour l’instant ce projet serait en « standby ».

Le disque d’or n’a pas encore été décroché par Roméo Elvis, mais cela pourrait arriver plus rapidement que prévu étant donné qu’une réédition de « Morale 2 » devrait bientôt voir le jour, ce qui devrait gonfler ses ventes, et concrétiser tout le travail sérieux réalisé jusqu’à présent par l’artiste et son équipe. L’artiste a su se parfaire en terme de flow, de structure de morceaux, de refrain, de visuels et surtout d’écriture où sa capacité à se livrer s’est développée depuis son premier projet Bruxelles c’est devenu la jungle. Tous ces éléments devraient promettre un album abouti à tous les niveaux.

 

Moha la Squale

Moha La Squale

Un son chaque dimanche, c’est  le rythme que s’est imposé Moha La Squale afin de se faire reconnaître dans le milieu. En effet, le rappeur du 20ème arrondissement a commencé à délivrer ses freestyles en Juillet, dans lesquels son charisme naturel et sa voix atypique ressortent systématiquement.

Au-delà de son style, La Squale a surtout insisté sur le développement de son image, à travers ses visuels le mettant en scène dans une situation différente, semaine après semaine, donnant l’impression de suivre des épisodes de série en découvrant chaque nouveau clip. En parallèle, Moha La Squale a intégré le prestigieux Cours Florent, qui est une école préparant aux différents métiers du spectacle : acteurs, comédiens, etc… Ainsi, ce bagage artistique permet à l’artiste parisien d’avoir une corde supplémentaire à son arc.

Initialement, Moha La Squale publiait ses freestyles uniquement sur Facebook, traduisant un certain côté artisanal mais rapidement le rappeur a tapé dans l’œil de Warner Music, et s’est engagé dans la foulée dans le label Elektra France, appartenant au groupe précédemment cité. De nombreuses rumeurs faisaient état de grand intérêt vis-à-vis de l’artiste par l’ensemble des maisons de disque françaises. Néanmoins, La Squale a opté pour Warner et Elektra ce qui lui permettra de se développer patiemment dans une structure qui compte déjà Timal, Dabs et le groupe 13 Block comme artistes rap. Pour sa direction artistique, il sera entouré du réputé Alexis Puterflam qui a notamment travaillé avec Booba, Kaaris, Shay, Damso, Niro Kalash et Lino.

En Mai 2017, nous allions à la rencontre de Benjamin Chulvanij, qui rapportait que la prochaine étape du rap français était de s’intégrer dans le milieu du cinéma, à l’instar des Etats-Unis, où des rappeurs sont devenus acteurs. Avec ses gimmicks restants en mémoire, son attitude, Moha La Squale s’inscrit parfaitement dans cette tendance, et pourrait bien être le rappeur à suivre en 2018 et sur la durée.

Photo (C) 420 Workshop

 

Marwa Loud

Marwa Loud

2017 fut l’année de la révélation pour Marwa Loud, entre ses multiples hits « Mi Corazon » « Mehdi », la chanteuse signée chez Purple Money (label de Lartiste) peut se vanter d’avoir connu une année faste.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser par rapport à ses influences musicales, Marwa Loud ne vient pas de Marseille, mais de Strasbourg. Ses singles respirant l’été sont parfaits pour les showcases et pour une période estivale, deux tendances que Marwa Loud devraient sans aucun doute exploiter.

L’une des autres forces de la Strasbourgeoise est d’être conseillée par Lartiste, dont le style musical se rapproche parfois du sien, une aubaine pour Marwa Loud qui va devoir passer par l’étape du premier album. En effet, Lartiste a déjà tout connu en 10 ans de carrière, et Marwa Loud sera dans des conditions idéales, ajoutons à cela que les radios n’hésitent pas à la diffuser, prouvant la forte demande autour de sa personne.

Une partie du public rap ne mesure peut-être pas encore le talent de l’artiste pétillante aux mélodies ennivrantes mais si son projet est solidement construit ses scores commerciaux pourraient être très bon lorsque ce dernier sortira. A noter qu’on pourrait découvrir dans ce projet des titres plus introspectifs où le texte et l’émotion priment.

 

Soolking

SOOLKING

Le parcours de Soolking est atypique, d’abord connu en Algérie (ndlr : son pays d’origine) avec son groupe Africa Jungle, la venue en France était inévitable au vu du marché rap algérien qui était limité d’un point de vue commercial.

De son propre aveu, Soolking disait qu’il avait rencontré des difficultés à écrire des textes en français, à ses débuts, mais ce temps semble désormais révolu au vu de son succès actuel. Il faut dire qu’un rappeur algérien bénéficiera toujours de la ferveur et du soutien de son peuple, surtout quand l’identité Algérienne est tant attachée à un artiste.

Soolking et son groupe ont toujours rencontré suscité un certain intérêt en France, mais son émancipation (bien que son groupe l’accompagne à chaque déplacement) du groupe remonte à la collaboration avec Jarod, qui était le dernier morceau collectif. Mais l’avantage que présentait Soolking par rapport à ses comparses était son efficacité sur les refrains pour qu’ils soient systématiquement marquants, entraînants, et ambiançants.

Ainsi, Soolking a commencé à travailler avec l’équipe de la web-série « Les Déguns » pour développer son identité visuelle et sa communication. Ce qui a été un pari payant puisque tous ses clips cumulent des millions de vues jusqu’à présent, dont celui avec Alonzo qui s’approche des 8 millions, montrant que les têtes d’affiches n’hésitent pas à se mélanger avec lui, ce qui est le signe qu’un palier a été franchi dans la carrière d’un artiste. Depuis l’artiste, toujours accompagné de son label Hyper Focal travaille avec le label AFFRANCHIS de Fianso, l’artiste aux multi-casquettes, également d’origine algérienne et qui l’encadrera sûrement dans la confection d’un éventuel projet.

Nous pourrons également le retrouver dans le prochain album de Sofiane et dans la mixtape d’YL, avant un éventuel premier album, aucune information n’a été communiquée concernant une éventuelle sortie mais une chose est sûre, il faudra composer avec Soolking en 2018.

 

Timal

Timal

Timal et Daymolition sont deux identités difficilement dissociables, tant cette chaîne YouTube a apporté au développement de l’artiste de Champs sur Marne.

En effet, Timal a commencé sa carrière en sortant ses premiers morceaux sur Daymolition,  très vite remarqué par le public pour sa voix criarde et la hargne déployée au micro, le rappeur du 77 a rapidement su trouver son public. L’univers de Timal est très influencé par les histoires de quartier, entre embrouilles et problèmes de paye sur le terrain, mais sa particularité est de se placer en tant que narrateur omniscient, permettant de décrire son univers et son état d’esprit sous tous les angles.

La série de freestyle de Timal, dont les différents épisodes sont sobrement nommés par des chiffres, dure depuis 2016, a permis de constater une progression de morceau en morceau. Cette amélioration se traduit notamment par la maîtrise dans l’utilisation de sa voix, permettant d’en faire une arme et de prendre toute la place sur un son, tant elle attire l’attention.

Timal a montré qu’en conservant son ADN, il était également capable de proposer des morceaux format single, tel que « Vatos » où la production est légèrement plus dansante qu’à l’accoutumée. Qui plus est, ce morceau a rencontré un franc succès puisqu’il a quasiment atteint les 10 millions de vues.

Après un peu moins de deux années à avoir tâté le terrain, Timal devrait sortir un projet en 2018, ce qui serait le moment idéal pour écouter ce dont il est capable sur un format long.

 

Chilla

CHILLA

Cette dernière s’est faite remarquer au Planète Rap de Big Flo et Oli  puis a été contacté par Tefa, après sa prestation qui a immédiatement vu sa singularité, et ses capacités non négligeables à proposer de bons morceaux.

Originaire notamment de Lyon, Chilla jouait du violon, initialement, ce qui était l’un de ses premiers liens forts avec la musique, mais par la suite, Chilla a eu l’envie de s’essayer au rap ce qui lui permettait de sortir de la rigidité du conservatoire.

Ainsi, bénéficiant du réseau de Tefa, Chilla a pu rencontrer et collaborer avec des artistes confirmés tels que Lino ou Sofiane. Mise dans de bonnes conditions pour se développer musicalement, c’est naturellement qu’elle a décidé de sortir son premier EP 10 titres, « Karma », en novembre 2017. Ce qui était une carte de visite a eu son effet,le projet de qualité bien réalisé et à l’écriture pleine d’émotion démontrait que Chilla pouvait à la fois manier l’égotrip, la mélancolie tout en laissant entrevoir une part de lumière.

En fin d’année l’artiste Lyonnaise a décidé de sortir le morceau poignant « Balance ton Porc », où Chilla se montrait engagée contre les violences faites aux femmes. Un aspect féministe de son art qui est naturel pour elle, comme nous l’avions pu le constater lors de notre rencontre il y a quelques mois.

En tout cas, en 2018  Chilla devrait  continuer à faire son bout de chemin, avec un projet de plus grande envergure, qui lui permettra éventuellement de s’asseoir comme l’une des héritières du rap féminin en France.

Photo (C) Flora Metayer

Nemir 

NEMIR 1

Nemir sait se faire désirer et n’est pas un nouvel arrivant dans cette industrie. En effet, en 2009 et 2010 sortaient les deux premiers projets de Nemir, à savoir « Next Level Vol.1 » et « Next Level Vol.2 ». Sur ces projets, le rappeur originaire de Perpignan montrait toute sa polyvalence, bien que certains morceaux ressemblaient vraiment à des expériences.

Deux années s’écoulèrent, et le projet « Ailleurs » était disponible, cet EP a fait découvrir Nemir dans la France entière, tout en montrant son immense potentiel, aussi bien sur le chant que sur le rap, mais aussi sur la diversité des productions présentes dans le projet.

Beaucoup pensaient qu’à la suite de ce projet, Nemir enchaînerait et concrétiserait toutes les attentes placées en lui, sauf que l’histoire ne s’est pas passée comme prévue. L’artiste originaire de Perpignan a décidé de prendre son temps afin de peaufiner ce qui sera son premier album. Néanmoins Nemir est apparu sur les deux albums de Nekfeu « Feu » et « Cyborg ». Leur première collaboration « Princesse » avait reçu un très bon accueil, notamment par rapport au refrain très efficace. Ce morceau a également permis de donner des signes de vie de Nemir.

2017 sera désormais considérée comme l’année de son retour en solo, avec un morceau déroutant « Des Heures », qui est peut-être davantage calibré pour un public qui dépasse les fans de l’urbain. Nemir a prouvé qu’il était capable d’exploiter à fond ses envies artistiques diverses et variées. A noter que  « Des Heures » est le premier extrait de son prochain album, dont la date de sortie n’est pas encore communiquée.

Peut-être que l’album sortira en 2018, peut-être pas, l’avenir nous le dira, de toute façon une année d’attente de plus ou de moins … Le projet de Nemir sera forcément abouti et ses patients soutiens en sont conscients.

13 Block 

13 BLOCK

Il faut remonter à l’année 2014 pour trouver les premières traces du 13 Block, avec la sortie de leur mixtape gratuite « XIII », dont la cover représente ces chiffres romains, avec de la cocaïne. Les bases de l’univers du groupe de Sevran étaient posées. Toutefois, la particularité de cette mixtape était sa mise en ligne sur la plateforme américaine de téléchargement de mixtapes : Datpiff. Ainsi, en ayant recours à ce procédé, 13 Block revendiquait haut et fort ses influences américaines.

La suite de l’aventure pour le groupe Sevranais se traduisait par des sorties de clips, à intervalle régulier, dans lesquels le 13 Block réinventait la trap, se rapprochant davantage des scènes underground d’Atlanta plutôt que de ce qui se faisait en France, suite à l’arrivée d’Or Noir. Toutefois, Kaaris et 13 Block venant de la même ville et affectionnant la trap, une collaboration était inévitable, et elle a vu le jour sur le deuxième album de K2A « Le Bruit de Mon Âme ».

Après cette exposition sur un projet d’envergure, 13 Block a logiquement enchaîné avec le projet « V.U.E », accronyme de « Violences Urbaines Emeutes ». Ce dernier est un exemple de maîtrise de trap, aussi bien sur les refrains, que sur les choix de production ou sur les façons d’aborder la production, la « science de la trap » était dictée sur ce projet.

Néanmoins, en Mars 2016 leur médiatisation n’était pas comparable à celle d’aujourd’hui, créant un certain succès d’estime, mais pas à la hauteur de la qualité de l’album. En tout cas, le groupe Sevranais a décidé de continuer son bonhomme de chemin, en sortant des inédits à intervalle régulier, et même sortir un projet gratuit afin de toujours proposer du contenu.

Cependant le succès semble pointer le bout de son nez depuis le mois de juillet 2017  puisque 13 Block semble enfin avoir trouvé la « formule » pour atteindre le million de vues à chaque clip. Leur style reste fondamentalement le même, mais s’adresse désormais à un public plus large qu’aux fans de trap us purs et durs. Le morceau « Vide » en est le parfait exemple, l’ambiance planante, le refrain chantonnant font de ce morceau un potentiel single qui à l’heure actuelle est déjà le morceau le plus visionné de leur chaîne YouTube, en à peine un mois. De bonne augure pour 2018 !

K Point 

KPOINT

Originaire de Ris-Orangis (91), K Point a commencé à se faire remarquer en 2017 pourtant l’artiste  à la guitare est déjà présent depuis 2015. Dans l’ombre, K Point travaillait afin de se perfectionner et de trouver son style. Mais, surtout en 2017, le rappeur de L’Essone a su trouver son style avec, ce qui n’était pas le cas deux années auparavant.

K Point a notamment commencé à susciter un fort engouement en 2017 avec le morceau « Prisonnier du Globe », très mélodieux, et sur lequel nous pouvons simultanément constater toutes ses qualités de rappeur. Par la suite, K point a enchaîné, en sortant freestyles et morceaux plus construits, et son côté mélodieux ressortait systématiquement, à tel point que le rappeur de Ris Orangis décida de développer son image, avec une guitare à la main. Cet objet permet ainsi au rappeur de se démarquer, tout en donnant un indice sur sa musique. La guitare est également un instrument musical qui n’est pas clairement assimilé au rap, cela permet à l’artiste de toucher plusieurs publics.

A la rentrée de septembre, l’artiste signé chez Rec. 118 (Warner) a fait une apparition remarquée lors du 3ème épisode de « Rentre Dans Le Cercle » de Sofiane, en abordant l’exercice différement. K Point avait décidé de rapper, en jouant sa propre instrumentale à l’aide sa fameuse guitare. Cassant les codes de l’exercice, sa prestation a fait parler de sa personne mais surtout a séduit un plus grand public.

Dans la foulée de son année 2017, durant laquelle le public rap l’a découvert, K Point a décidé d’annoncer un projet pour le 14 Novembre, intitulé « Trap’N Roll ». Cette expression est souvent utilisée par le rappeur afin de définir sa musique et son univers à la croisée des chemins entre le rap et le côté rockstar.

Toutefois, K Point a livré un projet solide de 17 titres, faisant office de première carte de visite officielle, sur laquelle toutes ses casquettes d’artistes sont représentées. L’album n’a pas eu un grand succès commercial mais l’objectif n’était pas là en 2017, il fallait que K Point se fasse connaître, et la mission est réussie. Son développement se fera sur le long terme et il choisira peut-être un style musical précis à exploiter après avoir fait la démonstration de son étonnante polyvalence en 2017. Quoi qu’il en soit en 2018 il devrait confirmer toutes les bonnes impressions perçues sur l’année écoulée.

Photo (C) Killian Kali

Kekra 

KEKRA

Le premier projet de Kekra « Freebase 1 » est sorti le 10 Octobre 2015, depuis cette date le rappeur masqué de Courbevoie évolue dans le rap français. Aucune information sur son passé, Kekra met un point d’honneur à ne pas divulguer d’informations sur lui-même, préférant laisser parler la musique.

En tout cas, Kekra se montre très productif puisqu’en l’espace de deux années, il a réussi à sortir 6 projets, les trois premiers volets des projets « Freebase » et « Vréel ». La différence entre ces derniers se jouerait dans le format, le premier cité ressemblerait davantage à une mixtape, avec des morceaux expérimentaux tandis que le second se rapprocherait plus du concept de l’album, contenant davantage de structure.

En 2017, l’artiste du 92 a sorti le second et le troisième volet de « Vréel », réussissant à nouveau à impressionner le public de par son rap très maîtrisé et assez novateur pour le rap français, étant donné que Kekra apporte une tendance musicale qui n’existait pas de façon aussi claire encore avant son arrivée dans le rap français. A la croisée des chemins entre la grime (un style de rap anglais) et l’arrogance voire la prétention, c’est ainsi que pourrait être défini le « style Kekra ».

Concernant sa présence dans la liste, Kekra impressionne, mais réussit surtout à avoir des titres qui pourrait être des potentiels singles qui lui permettraient de le faire connaître à un plus large public. En se positionnant, quelque peu en marge des médias et d’une exposition à outrance, Kekra se crée ses propres codes de communication.

Le rappeur de Courbevoie a pris un pari, celui de faire parler la musique avant tout, en faisant très attention à son image, mais en refusant de communiquer. A voir si en 2018, sa stratégie paiera de façon définitive. Quoiqu’il en soit le talent est bel et bien présent.

Brulux 

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Le rappeur de Belleville occupe une position particulière dans l’industrie du rap. Connu depuis les premiers freestyles de Mister You, ayant eu lieu à la fin de la dernière décennie, Brulux a traversé les années, en ayant sorti uniquement un projet, à savoir « Brulux on the Flux Vol. 1 », en 2013.

La cover parlait d’elle-même, à mi-chemin entre le rap et l’humour, le public ne savait pas comment réceptionner ce projet qui offrait des bons sons mais également des interludes sans direction claire. Toutefois, Brulux semblait occuper le terrain, en se faisant plaisir, plutôt qu’en réfléchissant de façon mûre, sérieuse et aboutie.

Après la sortie de ce projet, Brulux a continué d’envoyer des sons, affirmant un caractère sérieux, mais dans le même temps le rappeur Parisien faisait la découverte de Snapchat. Devenu l’un des rappeurs à suivre sur ce réseau social, afin de se divertir, Brulux a pu capitaliser son côté humoristique sur Snap tandis qu’il pouvait s’affirmer en tant que rappeur dans ses divers sons et freestyles.

Proche de nombreux rappeurs, dont Lacrim, le rappeur Parisien a développé un style de rap basé sur l’égotrip, la narration de vécu mais également sur le second degré, et en hésitant pas à faire appel à certains références culturelles populaires pour les auditeurs de rap.

Les millions de vues sont arrivés en 2014 avec le morceau « Benzema », c’est ensuite devenu une constante pour le rappeur de Belleville d’atteindre ces scores. Néanmoins, d’année en année, Brulux a montré une nette progression même si sa fréquence à sortir des sons peut parfois paraître inconstante.

Durant l’année 2017, Brulux a sorti du contenu qualitatif, tout en étant invité sur l’album « Force et Honneur » de Lacrim, qui était l’une des sorties majeures de cette année. Normalement, Brulux aurait dû enchaîner mais il a plutôt décidé de repousser la sortie de « Brulux on the Flux Vol.2 » en 2018. Affaire à suivre.

MRC 

MRC

Un second artiste originaire de Strasbourg fait partie de cette sélection rap, avec MRC. Ce dernier s’était fait connaître grâce au titre « Paix sans Guerre » qui avait eu un certain écho durant l’année 2016. Ainsi, ce morceau a permis à l’artiste Strasbourgeois de faire connaître son style musical, à mi-chemin entre le rap et le chant, à l’instar de certains rappeurs américains.

Les morceaux de MRC étant très planants de par les refrains chantés, ils réussissent à conserver un ADN rap. Cependant, il est assez difficile de ranger MRC dans une case particulière. Concernant ses albums, suite à l’engouement de « Paix sans Guerre », le Strasbourgeois avait décidé de sortir un projet au titre éponyme à celui de son nom d’artiste, à savoir « MRC ». Le projet n’avait pas eu une grande visibilité mais lui avait permis d’avoir une première carte de visite.

Toutefois, ce n’est que partie remise puisqu’en 2017, MRC a signé en maison de disque, chez Sony, permettant de disposer de moyens plus conséquents pour développer sa musique.

Plutôt discret, en 2017, afin de mieux se concentrer pour 2018, MRC a tout de même fait parler de lui en fin d’année avec le morceau « T’inquiète pas », dont le visuel réalisé par Red Out Black est très impressionnant au vu de sa pureté et de sa qualité, permettant de renforcer le côté planant développé par MRC, en musique.

« T’inquiète pas » a permis de finir 2017 sur une note positive et de commencer 2018 sur le même type de note, par la même occasion. En tout cas, MRC a été discret l’année dernière, mais cette année pourrait bien être celle de la confirmation avec son style qui peut toucher un public très large et diversifié.

Sopico

Sopico

Sopico a effectué ses premiers pas dans le rap avec la 75ème Session (collectif regroupant des rappeurs parisiens, dont Di Meh, Nepal, Panama Bende…), avant de faire ses débuts en solo qui ont découlé sur le projet « Mojo », sorti en juin 2016.

Ce projet a permis au public de découvrir Sopico, notamment sa palette technique, qui est étalée sur des productions à la fois rap et electronique.

Cependant, Sopico a décidé d’évoluer musicalement, durant l’année 2017, en allant tâter des sonorités vraiment dans la tendance, mais le rappeur parisien amène sa touche particulière sur ces productions, permettant de se différencier de la masse.  Son talent en acoustique est aussi un élément qui permet au rappeur d’apporter de l’originalité à son univers.

2017 lui a fait passer un cap, durant cette année, Sopico s’est fait connaître par un public plus large et son image semble désormais être rentrée dans l’esprit du public rap qui l’identifie de plus en plus. La prochaine étape pour Sopico ? La sortie de son projet « YË », le 26 janvier, qui permettra de voir si ce même Sopico a définitivement franchi un pallier dans sa carrière. En tout cas, ce féru d’image n’a pas fini de nous surprendre.

Photo (C) SHOES UP team

Dabs 

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En 2017, le rappeur Sevranais s’est fait remarquer avec son titre  « Ouloulou », qui cumule 40 millions de vues, un an après sa sortie. Ainsi, les conditions étaient optimales pour son intégration dans le microcosme du rap français.

Les sons que Dabs a sorti derrière lui ont permis de lui créer une identité musicale. En effet, le style Dabs mêle entre autres refrain avec un gimmick rentrant systématiquement dans la tête, et punchlines simples mais efficaces. Cette notion d’efficacité est le maître mot pour le rappeur Sevranais.

Bien qu’aucun clip n’ait à nouveau atteint les 40 millions de vues, Dabs a réussi à atteindre des scores plus qu’honorable pour un nouvel arrivant dans le rap français, réussissant tout de même à dépasser la barre symbolique du million de vues.

Dabs a montré qu’il avait un potentiel musical, et c’est naturellement que Warner (Elektra) a fait signer l’artiste Sevranais sur le label. Il sera intéressant de voir comment Dabs sera développé.

Dinos

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Son absence prolongée dans l’industrie lui octroie un statut particulier : un rappeur présent depuis un certain temps, avec un potentiel indéniable, ayant sorti des projets mais qui avec les années a peut-être pu se faire oublier par une partie du public.

Ces éléments ne jouent pas en la faveur du rappeur originaire de La Courneuve, mais ce dernier devrait les déjouer afin de définitivement confirmer les espoirs placés en lui, depuis près de 5 ans désormais.

A la fin de l’année 2017, Dinos a refait parler de lui en présentant le premier extrait de son album tant attendu « Imany ». Ce même extrait intitulé Flashé était parfaitement ancré dans la tendance musicale actuelle, mais surtout le refrain était très percutant, ce qui est l’une des forces de Dinos. Toutefois, ce dernier n’a pas proposé de clip, préférant le laisser simplement sur les plateformes de streaming.

En tout cas, « Imany » est prévu pour 2018,  la fan base de Dinos atteint la date de sortie du projet avec impatience.

 

4Keus Gang 

4keus gang

Eux-mêmes ne l’auraient pas forcément espérer début 2017, mais pourtant le 4 Keus Gang a réussi à générer 45 millions de vues  sur leur chaîne YouTube, en une année. Bien aidé par leur single « O’Kartier C’est la Hess », ayant fait 25 millions, qui deviendra l’un des morceaux marquants de la fin d’année 2017, de par son impact pour un groupe émergeant.

Ce single a permis de mettre de la lumière sur ce groupe originaire de la cité des 4000, qui ne proposait pas ce style de rap auparavant, privilégiant un côté plus traditionnel, plus kickeur. Toutefois, ce morceau semblait être une parenthèse puisque le 4 Keus Gang a sorti par la suite des morceaux plus proches de leur style initial, générant eux aussi des millions de vues, montrant l’importance du morceau sus-cité dans la suite de leur carrière.

Toutefois, des interrogations subsistaient autour de ce groupe, notamment sur leur jeunesse, et l’absence de grosse structure pour les accompagner, ainsi que les rumeurs de séparation du groupe. Cependant, l’absence de grosse structure a été un problème rapidement résolu puisque une partie du groupe à rejoint le label Loudschool et l’autre appelée 4Keus a signé chez Wati-B. Les deux groupes issus du même quartier pourront développer chacun leur musique avec sérénité car entouré de labels expérimentés. Le 4Keus Gang ou le 4Keus devront transformer cet engouement bien réel.

Heuss l’enfoiré

HEUSS

Remarqué dans l’épisode 5 de « Rentre dans le Cercle », Heuss l’Enfoiré avait fait forte impression avec son flow atypique, signe d’une grande aisance technique, en n’hésitant pas à rajouter une syllable dans un mot, afin de le déformer, par exemple.

En parallèle, le rappeur de Villeneuve la Garenne a également sorti deux morceaux « BX Land 1 » et « BX Land 2 », le second tourné à Amsterdam est assez intéressant car réalisé à Amsterdam. Toutefois, Heuss l’Enfoiré a montré que son quartier était présent constamment, en ramenant ses gars, en s’installant devant un hall d’immeuble d’Amsterdam, comme s’ils se trouvaient dans leur propre cité.

Heuss l’Enfoiré encadré par sa structure Midi Midi, collabore avec le label Affranchis Music (Sofiane et Soolking y sont également), présageant que des moyens conséquents pourront être mis à sa disposition pour son développement.

L’année 2018 a déjà commencé fort pour lui puisqu’il a été invité au Planète Rap de Jul, dans lequel il a encore une fois fait étalage de sa palette technique mais surtout nous pourrons le retrouver dans « Affranchis » le prochain album de Fianso, sur le titre IDF en collaboration avec ce dernier.

2 ou 3 mois d’inactivité pour réapparaître au côté de Jul et Sofiane, Heuss l’Enfoiré n’est décidément pas comme tout le monde !

Zola 

Zola

Originaire d’Evry (91), Zola est très inspiré de la nouvelle scène américaine originaire de Miami (Kodak Black, Lil Pump, XXX Tentacion), aussi bien au niveau de sa couleur musicale que de son identité visuelle.

En effet, au premier abord, si vous n’avez pas l’habitude de cette nouvelle scène américaine, sa coupe de cheveux pourrait vous surprendre, et même son style de rap très articulé, avec des répétitions de certaines phrases afin qu’elles rentrent dans la tête, telle une drogue.

Dans ses clips, Zola apprécie exhiber la même chose que les rappeurs américains, à savoir des armes, de la drogue, et d’autres choses diverses et variées. La particularité de Zola est de ramener également des objets appartenant à la culture des quartiers, tel que le cross, rappelant les fondamentaux et permettant de se rattacher à la culture française également. C’est le sens du détail.

En tout cas, Zola amène une tendance quasi inexploitée en France jusqu’à présent, qui plus est une influence parlant aux jeunes, ce qui reste l’une des cibles principales. Le rappeur du 91 enchaine les  vues, et le « syndrôme » du rappeur trop en avance ne semble pas le concerner mais il faudra voir à quoi ressembleront ses projets et de quelle façon il les amènera.

AM La Scampia 

AM LA SCAMPIA

Pas forcément le plus exposé de la liste, AM La Scampia effectue un gros travail dans l’ombre. Cette année, sur « Force et Honneur », Lacrim a intégré un morceau solo d’AM La Scampia. Dans la foulée, AM a été signé dans le label de Lacrim, Plato o Plomo.

Cette nouvelle signature est un artiste Marseillais, et dans la plus pure tradition récente du rap Marseillais, AM rappe sur des productions dansantes, tout en gardant des textes imprégnés des difficultés de la rue, créant un savant mélange entre joie et mélancolie.

Lacrim ayant commencé à se développer à Marseille, il semble très attaché à la ville et signer un artiste Marseillais est intelligent au vu du soutien du public lorsqu’un artiste est entouré d’une valeur sûre. Ajoutons à cela, qu’AM semble très à l’aise devant la caméra, en atteste la scène de fin de clip dans « Il le fallait » qui pourrait totalement être intégrée à un film.

En tout cas, aucun projet n’est encore annoncé pour AM, mais plusieurs éléments indiquent que tous les feux sont au vert pour qu’il réussisse à faire son trou dans le rap français.

DA UZI 

DA UZI

Signé en fin d’année 2017 chez Rec. 118 (Warner), Da Uzi s’est fait son nom cette année, avec sa série de freestyle « La D En Personne », dont le dernier épisode était un featuring avec 13 Block. Une collaboration faite maison puisque les deux entités viennent de Sevran. Ainsi, Da Uzi est un rappeur de plus à émerger de cette ville du 93.

Cette signature n’était pas forcément évidente au vu de l’exposition actuelle de Da Uzi, mais celui-ci démontre un vrai potentiel, pour savoir kicker sur tous types de production, et surtout de maîtriser différents styles de rap à la fois. Toujours avec des textes très imagés puisant leur essence dans sa ville de Sevran et son quotidien. Da Uzi est aussi bien capable d’utiliser l’autotune que de rapper de façon plus brute ou de façon plus lente (moins énergique), permettant de mettre en place plusieurs ambiances sur un seul et même projet.

Le rappeur Sevranais n’a rien annoncé jusqu’à présent, et l’heure est développement. Néanmoins, il serait surprenant de ne pas le voir sortir de projet en 2018, avec l’aide d’une major derrière dorénavant. En tout cas, il se trouve entre de bonnes mains avec l’équipe Rec. 118 et son directeur artistique, Mouss Parash qui a contribué au succès de Ninho et travaille avec Sadek et Hornet. De bonne augure pour la suite de la carrière de Da Uzi.

RK

RK

A l’image de nombreux jeunes rappeurs, RK a commencé à diffuser ses sons sur la plateforme Daymolition. En revanche, cela arrive moins régulièrement mais rapidement Sofiane s’est intéressé à lui, n’hésitant pas à le ramener lors de son Planète Rap pour rapper avec lui et Hornet la Frappe, pour remixer un morceau de RK qui était « 1ère mi-temps » et dont le refrain parlait de Riyad Mahrez. Un bon premier pas dans le rap pour RK, qui venait de s’attirer la sympathie de sa communauté qui est un fervent soutien.

Sauf que tout cela a été accompli à un âge très jeune puisque RK n’avait que 15 ans à l’époque, en début d’année 2017. Ainsi, RK a fait une très bonne première impression dans ce milieu, rapidement, mais l’âge peut parfois être un frein ou un défaut, au lieu d’être un avantage, l’histoire du rap français l’a déjà démontré par le passé.

Cependant, cette fois, cela n’a pas l’air d’être le cas au vu des scores de vues de ses deux derniers clips. 6 millions de vues pour « Fais Beleck » sorti  au mois d’août et 4,5 millions pour « #B3 » mis en ligne depuis la fin du mois de novembre. En cumulant, près de 10 millions de vues sur deux clips, 2018 peut être l’année de sa révélation !

Landy

LANDY

Ce rappeur originaire de Saint-Denis est encore une fois un rappeur émergeant en provenance du 93, qui est devenu un véritable vivier de rappeurs sur ces dernières années.

La notoriété naissante de Landy a été provoquée par son featuring  avec Squadra, qui a déjà atteint les 13 millions de vues. Suite à ce buzz conséquent, Landy a pris la décision d’envoyer du contenu régulièrement, histoire de prendre de bonnes habitudes si le succès est au rendez-vous.

Le style de Landy pourrait se qualifier de très américain, ses choix de productions sont exactement celles qui sont dans la tendance aux Etats-Unis. Toutefois, Landy prend des risques musicalement, lui qui a une voix puissante. Le morceau « Skalape » en est le meilleur exemple, avec son utilisation de l’autotune, qui surprend mais reste très efficace.

Jusqu’à présent, peu de morceaux de Landy sont sortis finalement, un projet ne devrait pas voir le jour immédiatement, mais un certain engouement commence à naître autour de lui. Cela pourrait suffire à ce que des maisons de disque commencent à s’intéresser à sa personne.

Elh Kmer

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Originaire de Boulogne-Billancourt, ville historique du rap français, Elh Kmer s’était fait remarquer par ses performances au sein du feu 40000 Gang. L’artiste du 92 avait impressionné par la puissance de sa voix et sa hargne, notamment sur le morceau phare de son ancien groupe « Sosa ».

Depuis la fin de cette parenthèse, en juin 2015, Elh Kmer a décidé de retourner en indépendant, au sein de la structure Ombre et Lumière. Après plus de deux ans en marge des maisons de disque, Elh Kmer a confirmé les espoirs placés en lui, à travers les morceaux « Sarajevo » ou « Bois ». Ces morceaux sont à la fois très percutants, mais les clips développent surtout une image intéressante du rappeur du 92, permettant de le différencier de la masse visuellement. L’apparition d’une tortue, et sa mise en scène dans le clip « Bois » en est le parfait exemple.

Un premier projet gratuit avait vu le jour en 2017, intitulé « Indépendant », dans lequel Elh Kmer a compilé tous les sons qu’il avait sortis en solo, tout en ajoutant quelques inédits. Disponible sur HauteCulture, il était difficile d’évaluer l’impact de cette mixtape, toutefois 2018 devrait être l’année de la confirmation pour celui qui se surnomme Mr. Sosa. En effet, Elh Kmer prévoit de sortir un projet durant l’année, bien plus cadré, qui devrait lui permettre de rencontrer la notoriété à la hauteur de son potentiel.

Kobo 

KOBO

Certainement pas le rappeur Belge le plus connu jusqu’à présent mais vous risqueriez d’entendre parler de lui durant cette année.

Récemment, vous avez pu le voir dans le « Rentre dans le Cercle » consacré à la Belgique, cette silhouette capuchée, à moitié cagoulée, et qui par la force des choses rappait étouffé, c’était Kobo. Malgré des conditions, imposées par lui-même, ne le mettant pas à son avantage, Kobo a réussi à montrer durant deux minutes de freestyles qu’il était capable de prouesses techniques.

Toutefois, Kobo devrait sérieusement arriver en 2018, pour le moment, seulement deux morceaux sont disponibles sur les plateformes « What’s My Name », qui est un égotrip pur et dur et « Présumé Sobre », un morceau bien plus ouvert musicalement, montrant ainsi la polyvalence du jeune rappeur.

Kobo est indéniablement un rappeur à suivre, entre la tendance favorable pour le rap Belge et son talent démontré en 3 apparitions, à suivre de très près.

Infinit’ 

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Essentiellement découvert en 2017 suite à la sortie de son projet « NSMLM », qui a reçu d’excellents retours de la part des médias, Infinit’ est pourtant présent depuis un certain temps dans le rap français.

Originaire d’Antibes (06), Infinit’ a fait ses armes avec le collectif local DenbasFondation, une collaboration qui lui a permis de sortir ses deux premiers projets « Sud Est Story » en 2011, mais également la mixtape « Ma Vie Est Un Film » en 2013. Cette dernière était une mixtape concept de 24 titres, sur laquelle nous passions 24heures dans la vie d’Infinit’. Sur ses premiers projets, le rappeur des Alpes-Maritimes montrait l’étendue de son univers, à travers un second degré fortement présent, une écriture très technique, des influences américaines très prononcées, le tout mélangé au récit de la vie d’un habitant du sud-est de la France.

Plus récemment, en 2015, Infinit’ avait sorti une mixtape intégralement produite par DJ Weedim, intitulée « Plussss », sur laquelle se trouvait le fameux morceau « Christian Estrosi » qui avait fait l’objet de poursuites judiciaires envers le rappeur Antibois, mais qui a connu une issue positive puisque ce dernier a obtenu gain de cause auprès des tribunaux. Ce projet avait également montré qu’Infinit’ plaisait auprès des rappeurs étant donné qu’Alkpote, Alpha Wann, Nekfeu, Greg Frit, et d’autres étaient présents dans le projet.

2017 était synonyme de retour pour Infinit’ avec le projet NSMLM, accronyme de Nique Sa Mère Le Maire. Le style Infinit’ évoqué plus haut est toujours le même sauf qu’Infinit’ montre davantage de maîtrise sur l’ensemble du projet, aussi bien au niveau des mélodies que sur la façon d’aborder les productions. Ainsi, plus les années passent, plus Infinit’ semble gravir les échelons, des éléments permettant d’aborder sereinement l’année 2018 !

Thibault

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